Un réseau de proxénétisme nigérian démantelé à Nice
Dix jeunes femmes, âgées de 22 à 35 ans, ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête menée par la brigade des moeurs, pour une affaire de proxénétisme aggravé et de traite d’êtres humains. Les faits se seraient produits de novembre 2015 au 21 novembre dernier, date des interpellations. C’est à partir du témoignage d’une prostituée nigériane, que les policiers niçois découvrent que trois soeurs nigérianes (Antonia, Gloria et Rihanna) étaient des « mamas » proxénètes. Elles avaient sous leur coupe au moins quatre jeunes prostituées nigérianes, probablement mineures (entre 16-17 ans), qu’elles faisaient « travailler » dans le secteur de l’Arénas à l’ouest de Nice.
Les prostituées payaient leur place
La « mondaine » niçoise apprend également que la dénommée Antonia gérait l’ensemble des prostituées nigérianes du secteur en leur attribuant leur place (en contrepartie d’une somme de 500 à 2 000 €) ou en réglant les différends entre jeunes filles (des sanctions leur étaient appliquées en cas de problèmes pouvant aller de la simple amende de 500 € à l’obligation de ne plus se prostituer durant un mois). Enfin, la police découvre également que l’argent provenant de la prostitution des jeunes filles était, soit envoyé au Nigeria par mandats, soit récupéré par un homme africain résidant en Italie en début de chaque mois. L’enquête a mené les inspecteurs de police à quatre appartements où résidaient les « mamas » et les prostituées, rue de Jussieu, rue GeorgesClémenceau et rue Paganini à Nice. Les perquisitions réalisées sur place ont, par ailleurs, permis de découvrir la somme de 13 189 € en argent liquide provenant de l’argent de la prostitution. À l’issue des premières 24 heures de garde à vue, les dix prostituées ont été entendues par un juge d’instruction. Peu coopératives, elles ont reconnu se prostituer, mais sont restées silencieuses sur l’organisation du réseau et sur la tutelle des prétendues « mamas ». Les dix jeunes femmes, sauf une, étaient en situation irrégulière. Deux d’entre elles ont fait l’objet d’une présentation devant le TGI, deux autres d’un placement au centre de rétention administratif de Marseille, quatre d’une assignation à résidence et deux des personnes interpellées ont été remises en liberté.