Tous aux trousses de Loeb
A tout seigneur, tout honneur : le nonuple champion du monde, en quête d’une quatrième timbale varoise, va s’élancer avec le numéro 1. Sa 306 Maxi sera soumise à rude concurrence
Pour trouver la trace de leur précédent départ en championnat de France dans l’habitacle d’une kit-car 2 litres, il faut faire une longue marche arrière. Seize ans à reculons jusqu’à ce Rallye d’Antibes 2001 où Sébastien Loeb et Daniel Elena avaient imposé une dernière fois leur Citroën Xsara 2 roues motrices dans l’Hexagone, coiffant au passage la couronne nationale. Les indissociables compères imaginaient-ils alors que leur trajectoire tutoierait ensuite l’excellence aussi haut, aussi fort, aussi loin ? Qu’ils décrocheraient la bagatelle de 9 titres suprêmes et 78 triomphes au top niveau ? Tandis que leur possible come-back à temps partiel en WRC l’an prochain, dans les rangs d’une armée rouge terrassée par la concurrence en 2017, fait couler des flots d’encre et de salive, les voilà qui s’offrent une cure de jouvence. Réunis de nouveau, près de trois ans après leur dernière apparition en Mondial (Monte-Carlo 2015), pour cravacher la cavalerie d’une Peugeot 306 Maxi sur les routes du massif des Maures.
Challenge gonflé
Lauréat puissance 3 du Rallye du Var (2000, 2009, 2014), le roi Loeb, sevré de succès en rallycross et rallye-raid mais invaincu dans sa discipline de prédilection depuis la révérence monégasque (4 départs, 4 victoires, en France et en Suisse), tente ce week-end un challenge un tantinet gonflé. Car si le but officiel de sa présence à Sainte-Maxime est de savourer un petit plaisir de fin de saison aux commandes d’une monture dont il affectionne particulièrement les montées en régime rageuses, sachez-le, l’illustre revenant n’envisage rien d’autre que de dégoupiller le magnum pétillant, dimanche midi sur le podium de la délivrance. Deux décennies pile après la seule et unique glorieuse d’une 306 Maxi en terre varoise signée François Delecour, l’Alsacien tout terrain peut-il faire bégayer l’histoire? Mission difficile, pas impossible. A condition que le ciel varois, souvent capricieux en novembre, s’abstienne d’ouvrir ses vannes demain matin - quelques averses pourraient s’inviter ici ou là selon les dernières prévisions - pour mettre des bâtons dans les roues de sa « trac’ avant ». Possible, oui, parce que cette vénérable Lionne baptisée victorieusement il y a huit mois du côté de Manosque, au Rallye national de Haute Provence, vient d’être optimisée de Aà Z dans les ateliers du Sébastien Loeb Racing. Son régime amincissant a nécessité plus de 300 heures de travail, s’il vous plaît...
Rétros encombrés
Aujourd’hui, celle-ci s’élancera à 13 h pile. Avec le numéro 1 placardé sur les portières, comme il se doit. Et les rétros encombrés par une kyrielle de rivaux désireux de déboulonner l’icône. Si le champion de France 2017, Yoann Bonato, roule ici hors classement, afin de présenter la nouvelle Citroën C3 R5 inscrite en voiture ouvreuse, nombreux sont les gros bras qui peuvent légitimement viser le sommet. Plus performantes sur le papier, les WRC de David Salanon (Ford Fiesta), vainqueur de l’édition 2015, et du Grassois Franck Lions (DS3) ont une belle carte à jouer. Le successeur du Néerlandais Kevin Abbring au palmarès se trouve peut-être aussi au sein d’une catégorie R5 sacrément étoffée (22 voitures en lice). Où les principales têtes d’affiche s’appellent Gilles Panizzi (Peugeot 208), Nicolas Vouilloz (Ford Fiesta), Sylvain Michel (Skoda Fabia), Yohan Rossel (Hyundai i20), Mathieu Arzeno (Skoda Fabia) et Raphaël Astier (DS3). Le groupe GT+, enfin, n’est pas en reste puisqu’il accueille Romain Dumas (Porsche 997), François Delecour (Aston Martin Vantage), Nicolas Ciamin (Abarth 124), l’espoir niçois vice-champion du monde Junior 2017, et Patrick Rouillard (Porsche 997). Autant dire que la concurrence s’annonce féroce pour le Roi Lion de Peugeot Sport sur un parcours parsemé d’embûches. Tous derrière et lui devant ? Rendez-vous cet après-midi au premier tournant...