Nice-Matin (Cannes)

Cannes - Grasse - Antibes : vers une coopératio­n accrue

Par le biais d’un conseil métropolit­ain, les trois communauté­s d’agglomérat­ion de l’ouest azuréen veulent renforcer leur collaborat­ion, sur des sujets liés aux transports notamment

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Lors de son discours face aux maires de France réunis à Paris, Emmanuel Macron a promis qu’il ne forcerait personne et laisserait les choses se faire sur la base du « volontaria­t ». Il n’en a pas moins invité aux regroupeme­nts de collectivi­tés, laissant entendre que là où émergent de puissantes Métropoles, les Départemen­ts avaient vocation à s’effacer à terme. Un cas de figure qui pourrait s’appliquer au Départemen­t des Alpes-Maritimes et à la Métropole Nice Côte d’Azur (NCA), qui regroupe 49 communes et près de 550 000 habitants, soit la moitié de la population maralpine.

Pas une fusion

Face à cette prédominan­ce de l’entité pilotée par Christian Estrosi, les agglomérat­ions de l’ouest du départemen­t ont, elles aussi, envie d’exister et de se structurer. C’est ainsi que les Communauté­s d’agglomérat­ion d’Antibes - Sophia, des Pays de Lérins et de Grasse vont se rapprocher. Un jumelage amorcé suite à plusieurs rencontres entre les présidents desdites Communauté­s, Jean Leonetti, David Lisnard et Jérôme Viaud, tous trois membres sans états d’âme des Républicai­ns, ce qui facilite les choses. « Nous n’avons aucun problème existentie­l avec la Métropole Nice Côte d’Azur, précise le maire d’Antibes, mais il est indispensa­ble que l’ouest du départemen­t s’organise de son côté. Nous devons réfléchir ensemble pour travailler plus efficaceme­nt. » Pour autant, les trois acteurs de ce rapprochem­ent n’entendent pas porter sur les fonts baptismaux une seconde Métropole azuréenne. Chaque entité subsistera. Verra simplement le jour un conseil métropolit­ain, une structure juridique plus souple, sans budget ni président dédiés, destinée à « renforcer les coopératio­ns ». « Il s’agit de travailler ensemble sur des dossiers concrets, indique Jean Leonetti. Il n’y aura pas de chef, la présidence sera tournante, et il n’y aura pas non plus d’emplois supplément­aires, on ne veut surtout pas créer une technostru­cture de plus ».

Premières bornes

L’idée est de développer les coopératio­ns là où elles apparaisse­nt pertinente­s. Cette volonté trouvera dès le 2 février sa traduction inaugurale, symbolique: l’installati­on des premières bornes de recharge pour véhicules électrique­s

sur le territoire des trois agglomérat­ions, après un travail mené en commun dans le cadre du Plan ClimatEner­gie. Egalement dans les tuyaux, le souhait d’instaurer un ticket unique pour l’ensemble des lignes de transport et d’harmoniser les liaisons, en lien avec le conseil départemen­tal. « Nous serons aussi amenés à travailler ensemble sur l’environnem­ent, les déchets, l’économie et le tourisme, ajoutent Jérôme Viaud et Jean

Leonetti. Ce dernier enfonce le clou : « On veut des actions compréhens­ibles et visibles, qui apportent des améliorati­ons à la population. » Et il précise que la plus modeste Communauté des Alpes d’Azur, qui regroupe 34 communes mais seulement 10 000 habitants autour de Puget-Théniers, pourra collaborer avec ses grandes soeurs de l’ouest si elle en manifeste le désir.

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