La beauté de l’émotion à l’hôtel de Mougins
Peindre la beauté intérieure, « celle qu’on ne voit pas au premier regard », la chercher et lui redonner droit, pour qu’enfin elle éclate au grand jour, c’est la quête artistique de Nathalie Mauche. Cette biotoise, mère de 5 filles, la poursuit magnifiquement, avec beaucoup de profondeur et de sensibilité, comme le montre l’exposition en cours à l’hôtel de Mougins jusqu’au 31 décembre. Des portraits de femmes et des scènes de la vie courante, des regards troublés d’espoir ou de nostalgie, des visages flous, dilués dans l’évanescence de l’âme... Ses tableaux sur bois utilise le Noir et Blanc, à la manière d’une photographe esthète de la lumière, qu’elle est aussi.
Le noir et blanc
« J’ai toujours peint, comme j’écris et je fais des photos aussi. Ma peinture correspond à une recherche du féminin par les émotions qui sont, pour moi, la vraie beauté. Et il y a là aussi un besoin, un exutoire de mon hypersensibilité. » L’absence de couleurs ? Nécessaire pour transporter davantage de sensibilité. « Quand il y a trop de couleurs, on se perd». Ses sujets ? « Je repère des photos d’archives et je choisis à partir d’éléments qui m’ont touchés et me travaillent de l’intérieur : un regard, des cheveux, une main... C’est important les mains, elles disent beaucoup de la façon de prendre les choses.» Ses séries des années 30 et 50 sont inspirantes. On y retrouve l’ambiance d’époques marquées par l’histoire des droits civiques aux USA, et la difficulté d’être femmes et noires dans un monde à rebours de la sensibilité féminine. D’un point de vue technique, elle choisit le bois, pour poncer et modifier l’image, elle recadre, elle floute, elle retravaille les images pour leur donner plus d’expressivité. « Quand je peins, je donne tout ce que j’ai en moi. Reproduire ne m’intéresse pas», clame-t-elle. Après des expositions à Gourdon, au Grand Hôtel de Cannes, à St-Paul de Vence, elle espère bientôt s’installer dans un atelier sur les remparts d’Antibes. On le lui souhaite !