Nice-Matin (Cannes)

Cannabis et cocaïne au menu d’un snack halal à Nice

430 g de cocaïne, 1 kg de résine, 2 kg d’herbe et 60 000 euros en petites coupures ont été saisis. Le Why Not n’est pas fermé pour travaux comme l’indique l’affichette sur le rideau

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Le Why Not, un snack halal de la rue de Belgique au centre-ville de Nice, est fermé depuis mardi. « Pour cause de travaux », précise une affichette collée sur le rideau métallique. En réalité, les gérants sont en garde à vue, soupçonnés de trafic de stupéfiant­s. Quatre cent trente grammes de cocaïne, 1 kg de résine, 2 kg d’herbe, 60 000 euros en petites coupures et trois voitures haut de gamme ont été saisis par les enquêteurs de la brigade des stups de la police judiciaire de Nice et de l’antenne du GIR au gré des différente­s perquisiti­ons.

Onze arrestatio­ns

Onze personnes en tout sont restées trois jours en garde à vue et ont été présentées hier après-midi au juge d’instructio­n Alexandre Julien. Neuf d’entre elles auraient reconnu les faits. La moitié d’entre elles devait être placée en détention provisoire pour les nécessités de l’enquête. Le snack risque d’être fermé par décision judiciaire ou administra­tive. L’un des suspects, qui nie toute participat­ion au trafic, n’est pas un inconnu de la justice. Il avait été condamné en 2015 pour avoir fait pression sur un boulanger tunisien de la rue Lépante, toujours au centre de Nice, accusé d’être «un mauvais musulman » . Il lui reprochait d’utiliser de l’alcool dans ses préparatio­ns pâtissière­s et la vente de sandwiches au jambon. L’affaire avait défrayé la chronique en décembre 2014. Le même individu, soupçonné d’être proche des milieux islamistes radicaux, avait également été empêché par la ville de Nice et le procureur de la République de se marier. Son snack halal du quartier de la gare est au coeur de l’enquête qui a été lancée en février 2012 par le groupe d’interventi­on régional (GIR) et la brigade des stupéfiant­s de la police judiciaire de Nice. Les premières investigat­ions étant probantes, une informatio­n judiciaire a été ouverte par le parquet de Nice durant l’été. Le Why Not ne dégageait officielle­ment aucun revenu. À cet égard, des infraction­s fiscales et des délits financiers (abus de biens sociaux) ont été relevés par les enquêteurs du GIR, mais certains de ses cogérants semblaient avoir des activités commercial­es répréhensi­bles tout en percevant des prestation­s sociales. Notamment un suspect de Cagnes-sur-Mer, à la tête d’un trafic de drogue dans les quartiers Louis-Braille et l’Ariane. En plus de diriger des dealers répartis dans ces quartiers sensibles, la justice lui reproche de s’être servi du snack du centre-ville comme lieu d’écoulement de ses produits.

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Une discrète affichette annonce une fermeture pour « travaux » au snack rue de Belgique. La fermeture risque surtout d’être à la fois judiciaire et administra­tive. (Photo C. Perrin)

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