Nice-Matin (Cannes)

Une victoire bien triste

Un but rapide de Falcao aura suffi à l’AS Monaco pour l’emporter contre Angers dans un match très triste (1-0). La série noire s’arrête enfin, mais le doute persiste...

- MATHIEU FAURE

Ce matin Monaco est deuxième de Ligue 1 et vient de reprendre trois points au PSG grâce au 14e but en championna­t de Falcao. Ce sont bien les seules choses positives à retenir de ce terrible Monaco-Angers disputé dans un froid glacial et devant des sièges vides. Il ne s’est quasiment rien passé au Louis-II, aussi bien techniquem­ent et tactiqueme­nt. A la 85e minute, Monaco n’avait cadré qu’un seul tir, sur son but inscrit après moins de 120 secondes de jeu sur un déboulé de Sidibé côté droit et conclu par une tête de Falcao. A ce moment de la soirée, naïvement, on se disait que l’ASM allait se venger sur Angers après trois matches sans victoire en championna­t et surtout trois défaites de rang toutes compétitio­ns confondues (Leipzig, Paris et Nantes). Et puis le match s’est aussitôt arrêté. Comme figé.

Un ressort de cassé ?

La faute, aussi, à Angers qui a parfaiteme­nt démontré que sa dixneuvièm­e place n’était pas due au hasard. On est entre nous alors on peut tout se dire. A l’heure de jeu, on s’est longuement demandé ce qu’on allait pouvoir raconter. Le spectacle était triste, il faisait froid et les deux équipes peinaient à apporter le danger dans le jardin du voisin. On aurait aimé vous raconter les montées de Kongolo, les envolées de Diakhaby, l’orientatio­n du jeu de N’Doram, les enchaîneme­nts entre Falcao et Baldé mais il ne s’est rien passé de tout ça. Comme si quelque chose s’était cassé dans cette équipe. Quelque part entre l’éliminatio­n contre Leipzig et la terrible soirée contre le PSG, Monaco a perdu bien plus que deux matches. Une partie de ses ambitions ? Sa fausse naïveté ? Son insoucianc­e ? Sa folie ? C’est difficile à pointer du doigt d’autant que la fugacité de notre métier nous oblige parfois à user de la culture de l’instant. Mais une équipe qui traverse, déjà, deux zones de turbulence­s avant les étrennes va rarement bien d’un point de vue moral. Un mal d’autant plus difficile à théoriser que cette équipe de l’ASM est ce matin deuxième du championna­t en attendant les résultats de Lyon et Marseille aujourd’hui. Après tout, deuxième, c’est l’objectif du club. Hier soir, Monaco a aussi pu compter sur un adversaire décidément très maladroit dans le dernier quart d’heure quand Toko Ekambi, Fulgini et Capelle ont envoyé valser la balle d’égalisatio­n qui, vu le contexte actuel, aurait achevé Monaco. « On a senti Monaco sous pression en fin de match, ils avaient le couteau sous la gorge. Les Monégasque­s n’étaient pas si sereins que ça… On méritait un point » a analysé Stéphane Moulin après le match. Et quand le coach de l’avant-dernier de Ligue 1 a cette lecture du match, c’est que la soirée a été morose. Mais en bon pragmatiqu­e, Leonardo Jardim retiendra l’essentiel : les trois points. CQFD.

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(Photo : Jean-François Ottonello)

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