Robinson, swing et régalade
Originaire de Nashville (Tennessee), Gerald Robinson aime le jazz, les mélodies douces («de celles qui plaisent aux femmes», comme il dit en souriant) et beaucoup de sortes de musique... Hier soir, sa façon aussi élégante que diabolique de swinguer au milieu de la défense chalonnaise a rapidement découragé les velléités de l’Elan. Avec 21 points (9 sur 12 aux tirs), 3 rebonds et 5 passes décisives, le numéro 22 de la Roca Team a encore fait un tabac. Sur les 5 dernières journées de ProA, il tourne à 21,6 pts de moyenne, avec un pourcentage d’adresse à 3 pts, depuis le début de la saison, qui frôle l’insolence (56%, le meilleur de ProA). Pour tout vous dire : il y a quelque chose, dans la classe naturelle de ce Gerald, qui nous rappelle le style de la pépite des années 80 sous le maillot de l’ASM, un certain Robert Smith, que les vieux (hélas) amoureux de basket, comme nous, ne peuvent décemment avoir oublié... C’est d’ailleurs une question qui mériterait bien un petit sondage : Robinson est-il le meilleur Américain vu sous la tunique de l’ASM depuis les exploits du petit Robert ? Ça se pourrait bien, même si, pour ce qui est de la comparaison, ce Robinson est davantage un 2e arrière qu’un pur meneur de jeu.
Les deux mains
Gerald le Monégasque a aussi cette qualité, épatante, de pouvoir terminer ses actions au panier aussi bien main droite que main gauche. Le funambule est ambidextre, ce qui le rend d’autant plus difficile à bloquer. « C’est sur les play-grounds (terrains de jeu) que l’on développe ce genre de qualités, depuis tout petit », explique Robinson. « En Europe, les enfants apprennent naturellement à jouer au foot entre eux... Aux USA, c’est la même chose pour le baseball, le foot américain et le basket ». À 28 ans, Robinson semble plus fort qu’il ne l’était il y a deux saisons, sous le maillot de Nanterre. « C’est votre avis... Tant mieux, c’est bien si je peux continuer à progresser. Mais il est vrai que ma saison à Nanterre avait été perturbée par une blessure ». À l’ASM, il a tendance à faire oublier Jamal Shuler, ce qui n’est pas non plus un mince exploit. Et sa relation avec D.J. Cooper s’avère prometteuse. « D.J. est probablement le meilleur passeur avec qui j’ai eu la chance de jouer, dit-il. Dans cette équipe de Monaco, tout le monde se met au service des autres. Ce qui rend les choses beaucoup plus faciles ». Presque surpris par la neige tombée proche de la Principauté (« Je pensais qu’il faisait toujours beau à Monaco! »), Robinson n’a pas omis d’enfiler sa capuche au moment de quitter Gaston-Médecin. Avec lui, par les temps qui courent, le show garanti, c’est sous les paniers.