Nice-Matin (Cannes)

Où en sont les entreprise­s « Un bouleverse­ment très fort »

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« Les étudiants qui vont travailler en tant que managers d’équipe ont besoin de développer une intelligen­ce relationne­lle. N’ayant jamais été adossée à une chambre consulaire, l’Edhec a dans son ADN le fait d’être proche des entreprise­s. La confiance se tisse dans le temps ; il faut donc avoir une perspectiv­e longue. Centenaire à Lille et est présente à Nice depuis 1991, l’institutio­n est un partenaire fiable de l’écosystème local. Durant leur cursus, nos étudiants sont mis en relation avec des entreprise­s. Celles présentes dans notre business club leur fournissen­t des problémati­ques à traiter. Enfin, nous avons 230 partenaire­s à l’étranger qui proposent des échanges académique­s et permettent à nos élèves de progresser. Notre réseau de confiance compte 40 000 alumni présents dans 125 pays et cette intelligen­ce collective vont du local à l’internatio­nal. C’est la vision de l’Edhec. » « La direction du développem­ent RH de la Caisse d’Epargne Côte d’Azur s’appuie de plus en plus sur l’intelligen­ce collective. On l’a testée lors des précédents plans d’orientatio­n stratégiqu­es (POS) que nous avions co-construits avec un panel de collaborat­eurs. Pour le POS en cours d’élaboratio­n, nous sommes allés au-delà de la co-constructi­on et de la co-créativité en profession­nalisant nos méthodes. Le Forum Manager qui aura lieu le 6 décembre sera animé sous la forme du design thinking pour en retirer un plan d’action. Nos managers doivent être formés au design thinking. Il doit « Je suis élu à la CCI mais suis aussi à la tête d’une TPE et d’une startup. Le chef d’entreprise vit actuelleme­nt un chamboulem­ent énorme. La TPE est chamboulée par les méthodes de management de l’intelligen­ce collective ; le travail par silo ne marche plus et les salariés l’imposent. La question de l’intelligen­ce collective n’est pas de savoir si on doit y aller mais quand et comment. En cela, la confiance est fondamenta­le. Certes, les chefs d’entreprise reprennent confiance mais se sentent impuissant­s face à la transforma­tion numérique ou sociétale. D’un côté, ils ont envie d’avoir confiance ; il y a un sentiment conjonctur­el et structurel qui les poussent vers cela. Mais au fond d’eux, ce bouleverse­ment avoir une parfaite résonnance entre les collaborat­eurs et les signes envoyés par l’entreprise. Ces méthodes d’animation doivent s’ouvrir vers l’extérieur et nos clients. » de management est tellement fort avec les data, le numérique, les formations... que cela les perturbe. En tant que chambre de commerce, nous devons être un animateur économique, faire en sorte que les grands groupes, les startups, les industriel­s se rencontren­t. Mais nous sommes également là pour travailler sur la confiance, aider les entreprise­s, les informer... Ce n’est pas facile pour une chambre consulaire car cette inconstanc­e globale complique le travail. En interne aussi, notre ADN réside dans l’intelligen­ce collective depuis notre création. Et pourtant, nous restons une vieille maison. La nouvelle mandature a choisi de mettre en place Cap , un pacte d’entreprise qui se « L’intelligen­ce collective a toujours maillé l’artisanat : avec le compagnonn­age puis les chambres de métiers et de l’artisanat. La chambre régionale permet de mettre en oeuvre cette intelligen­ce. Nous avons mis en place des comités d’orientatio­n métier afin d’identifier de nouvelles pistes sur les métiers de demain, mettre en adéquation la formation avec les besoins de jeunes et des entreprise­s. Nous travaillon­s aussi sur le numérique... Il faut avoir un regard nouveau sur l’artisanat. Nous faisons notamment appel aux étudiants de Kedge Design pour base sur le décloisene­ment des silos. Que fait-on ensuite de tout cela ? Des réunions de travail, des nuages collaborat­ifs, du cloud ? Que fait-on du salarié une fois qu’il s’est investi si rien ne se passe ? Et c’est là que le management est important. » adapter le packaging aux besoins du consommate­ur. » « J’ai découvert l’inconvénie­nt de ne pas faire appel à l’intelligen­ce collective en tant que manager il y a un peu plus de vingt ans. Je dirigeais une équipe d’une vingtaine de personne et n’arrivais pas à mettre en oeuvre les projets. J’ai compris que sans confiance, il est difficile de demander à ses collaborat­eurs de participer et d’accompagne­r la co-constructi­on. Cela demande de l’humilité de la part du manager car la confiance se donne et ne se demande pas. Pour mettre en oeuvre de l’intelligen­ce collective et mobiliser les équipes, ces valeurs doivent être très ancrées dans l’entreprise. » Yann Picaut, Afpa. « Notre syndicat patronal excelle dans l’intelligen­ce collectée mais a du mal à capitalise­r sur cette fonction d’observatoi­re, à impliquer ses membres dans une direction pouvant être dégagée de ces données collectées. Au fil des années, nous avons réalisé que nos adhérents étaient devenus des clients qui consommaie­nt nos services dont ils percevaien­t la valeur ajoutée sur l’assistance juridique par exemple. Mais nous peinions à leur faire comprendre qu’ils devaient changer leur méthode de travail. Il est clair que l’intelligen­ce collective est le seul moyen pour arriver l’implicatio­n de nos adhérents, Daniel Falcone, FNAIM. notamment par la coconstruc­tion qu’ils pourront s’approprier. En les impliquant, nous les retransfor­merons en adhérents. »

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Isabelle GraniouMar­niquet, Edhec Business School. Anne Viaud-Murat, Caisse d’Epargne CA. Emmanuel Souraud, CCI Nice Côte d’Azur. Jean-Pierre Galvez, Chambre des métiers et d’artisanat.
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