Nice-Matin (Cannes)

« Les Mayas ont

En 2012, revenu d’entre les morts, Johnny entamait un dernier come-back éblouissan­t. Pendant plus d’une heure, à Cannes, il nous avait ouvert sa suite et parlé de ses projets...

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Après son accident et son opération catastroph­ique, c’est un nouveau Johnny qu’on retrouvait en 2012 à Cannes pour les NRJ Music Awards, où il était venu remettre un trophée à Shakira et jouer quelques titres avec son groupe sur la scène du Palais des Festivals. Regonflé à bloc et prêt

‘‘ à repartir sur les routes pour une tournée de « comeback ». Pendant plus d’une heure, dans sa suite du 7e étage du Majestic, tee-shirt à tête de mort, pieds nus, bracelets et bagues vaudou, petits yeux (couché à 6 h), tatouages sur tous les bras, une cigarette au bec et des mégots plein le cendrier, Johnny s’était confié à coeur ouvert et avait répondu à toutes les questions que l’on se posait sur sa nouvelle vie. Une de nos plus belles rencontres...

Vous n’aviez pas arrêté de fumer ?

Si, j’ai tenu trois mois. J’ai recommencé comme un con, il y a deux jours. J’ai eu pas mal de soucis avec ma fille Laura. Je vais m’arrêter à nouveau, mais c’est difficile. (dit-il en allumant une autre Gitane sans filtre)

Il s’est passé beaucoup de choses depuis notre dernière rencontre. Tout a changé autour de vous. Vous aviez besoin de faire le vide après ce qui s’est passé ?

Oui, j’ai ressenti le besoin de me remettre en question, de faire table rase du passé. C’est ma façon à moi de me ressourcer.

C’est quelque chose que vous aviez déjà fait dans votre carrière ?

Oui, deux fois. La première, c’était il y a une vingtaine d’années. Quand on est un artiste et qu’on a une carrière un peu longue, il faut de temps en temps changer d’équipe. Malgré eux, quoiqu’on y fasse, les gens s’installent dans une routine, prennent de l’âge, ont peut-être moins envie. Nous, on a besoin, au contraire, de gens qui bougent, d’idées nouvelles, de sang neuf. Moi, en tout cas, je fonctionne comme ça.

Se séparer de tous vos anciens collaborat­eurs a été une décision difficile à prendre ?

Oui, c’est toujours dur car on s’attache aux gens, forcément. Il y a des liens d’amitié qui se créent. Mais le côté artistique l’emporte au final sur l’affectif. Je fais un métier où on n’a pas le droit de stagner. Il faut avancer, se renouveler, chercher de nouvelles idées.

Et vous, avez-vous changé aussi ?

Non, je ne crois pas. Je suis peut-être plus serein avec moi-même. J’ai pris conscience de l’importance de la famille. J’ai eu peur non pas de mourir, mais de laisser mes enfants dans les ennuis. Tout ce que je fais aujourd’hui, je le fais pour eux, pas pour moi.

Vous aviez annoncé que vous vous retiriez de la scène. Qu’est ce qui vous a fait changer d’avis ? Je n’aime pas les choses inachevées et cette tournée, je ne l’avais pas terminée. Ensuite, je me suis rendu compte pendant ma convalesce­nce forcée que cela allait être terrible de ne plus monter sur scène. J’en ai conclu que s’il fallait arrêter, en tout cas, ce n’était pas le bon moment.

Pourtant votre plan était arrêté. Vous deviez faire du théâtre, du cinéma...

Et c’est ce que j’ai fait. J’ai joué cette pièce de Tennessee Williams, pour laquelle je m’étais engagé (Un Paradis sur terre, ndlr). Mais je ne pouvais pas m’en tenir là. Si j’ai voulu faire cette tournée, c’est parce que je n’avais pas terminé l’autre.

Les considérat­ions financière­s n’ont pas joué ?

Les assurances me doivent encore de l’argent pour l’annulation de la fin de ma tournée. On se bat pour le récupérer, mais ce n’est pas simple. Apparemmen­t, c’est en train de s’arranger, j’ai bon espoir.

Cette tournée, c’est une façon de terminer quelque chose ou de recommence­r ?

Honnêtemen­t, je n’en sais rien. Je ne peux pas le dire aujourd’hui. On part pour un an, on va faire plein de dates à l’étranger : Moscou, Londres, Los Angeles, New York, Tel Aviv, le Canada... C’est quelque chose que je n’ai pas fait depuis très longtemps et ça me rappelle le temps où je tournais beaucoup en Espagne en Italie, au Japon. J’aimais beaucoup ça. Mais mes production­s étaient devenues tellement énormes que c’était difficile de les exporter à l’étranger. Jean-Claude Camus préférait qu’on reste en France. Quand j’ai fait le concert à Las Vegas, on s’est plus intéressé à l’organisati­on du voyage des fans qu’au spectacle

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