Nice-Matin (Cannes)

En , il avait voulu créer une discothèqu­e à Cannes

Aidé par son beau-père et son producteur de l’époque, le rocker souhaitait construire au port Canto, la plus grande boîte de nuit d’Europe. Un projet qui n’a jamais vu le jour...

- ÉRIC FAREL efarel@nicematin.fr

C’était un projet un peu fou. Qui aura duré... ce que durent les roses. En juillet 1998, Johnny Hallyday a des vues sur Cannes. Plus précisémen­t, il envisage d’y créer une boîte de nuit et, pour en parler, s’offre un petit tête à tête avec le maire, l’ambassadeu­r Maurice Delauney. Pour l’heure, on n’en sait pas beaucoup plus sur les intentions du chanteur... Mais deux ans plus tard, à l’été 2000, les Cannois découvrent plus précisémen­t ce qu’il a en tête. Associé dans cette aventure à son producteur de l’époque, Jean-Claude Camus, et au père de Laeticia, André Boudou, Johnny veut lancer ce qui deviendrai­t la plus grande discothèqu­e d’Europe.

Redonner vie à l’ancien Blue Moon

C’est sur le port Canto que les trois hommes ont jeté leur dévolu. Le lieu est bien connu des noctambule­s. Jusqu’en 1987, le club-house abritait à l’étage la fameuse discothèqu­e Le Blue Moon, un lieu très couru où la jeunesse autochtone vient s’éclater jusqu’à l’aube. Au rez-de-chaussée, s’y était installée l’une des premières radios locales, Radio Galère, fréquentée au début des années 80 par un certain... Nagui. Pour André Boudou, l’idée est de décliner dans les 4 700 mètres carrés disponible­s, une version de sa célèbre chaîne de boîtes de nuit, L’Amnésia, implantée à Miami et au Cap d’Agde. Et là, c’est bien du joyau potentiel de cette chaîne dont on parle. Une véritable vitrine du showbiz susceptibl­e d’accueillir 4 000 personnes et plus. L’ouverture est programmée au printemps suivant. En attendant, entre deux concerts, Johnny revient régulièrem­ent au pied du Suquet, notamment pour présenter les plans de son rêve cannois à Maurice Delauney. « Je pense, confie-t-il alors à Nice-Matin, qu’il manque ici un bel endroit où les gens pourraient sortir dans un lieu de classe, et aussi s’amuser. Ainsi, ils s’éloignerai­ent un peu de Saint-Tropez. Il faut que ce soit un endroit où l’on se sent bien, une discothèqu­e où l’acoustique sera suffisamme­nt étudiée pour ne pas nuire au confort et à l’environnem­ent. Je voudrais, conclut l’idole des jeunes, que l’inaugurati­on ait lieu pendant le Festival de Cannes et qu’ensuite, l’Amnésia puisse servir, lors du Midem, à la présentati­on de nouveaux artistes. » Et la mairie joue le jeu. « On vous suit, lance même l’ambassadeu­r, à condition que vous obteniez toutes les autorisati­ons nécessaire­s à cette réhabilita­tion. » Sauf que cette caution de la Ville se heurte à un problème de taille : le club-house, un temps pressenti pour accueillir un centre moderne de thalassoth­érapie ou un casino de jeux, avait été construit dès l’origine sans permis par Pierre Canto. Un vrai paradoxe, puisque l’ancien Blue Moon avait bénéficié en 1976, d’une autorisati­on d’exploitati­on délivrée par la préfecture des AlpesMarit­imes ! Cet imbroglio juridique est néfaste au beau projet de Johnny Hallyday. D’autant que s’y ajoutent les récriminat­ions de plusieurs associatio­ns de défense dont la mobilisati­on permet de recueillir quelque 900 signatures. L’opposition cannoise, également, entre en jeu. Bref, l’affaire devient vite un sac de noeuds. L’espoir de voir L’Amnésia sortir de terre s’amenuise. En décembre 2000, après que tous les protagonis­tes du dossier ont été réunis par le ministre Jean-Claude Gayssot, un semblant de solution semble se dessiner : réhabilite­r le site tel qu’il a été conçu. Le beau-père de Johnny, André Boudou, ne cache pas sa désillusio­n. Il souligne « le faible potentiel offert par la reconstruc­tion de la discothèqu­e comme elle a vécu autrefois. » Et le dit clairement : « Je me vois mal offrir à Johnny quelque chose de petit qui ne correspond pas à son image. » Son regret est profond... « Les Cannois auraient pu avoir sur ce site, tout ce que le show-business compte de stars. » Ce ne sera pas le cas. Il émettra tout de même cette promesse de trouver un autre lieu à Cannes. Mais elle restera sans suite...

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du port Canto, Le club-house discothèqu­e. construire sa Johnny Hallyday était venu présenter, en mairie de Cannes, son projet de discothèqu­e à l’ambassadeu­r Delauney.(Ph. archives N.-M.) où Johnny souhaitait Première rencontre avec Maurice Delauney, au...
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