L’orchestre de Cannes a allumé les lumières de la musique française
Avec le concert de musique française qu’a donné dimanche au théâtre Croisette l’orchestre de Cannes, la formation et son public sont véritablement entrés dans les nouvelles et séduisantes perspectives que Benjamin Lévy entend donner à sa formation. Découverte de nouveaux répertoires, jusque-là jamais interprétés par l’orchestre, à l’image de la Fantaisie-Cinéma d’après le Boeuf sur le Toit de Darius Milhaud ; partition festive construite sur un thème traditionnel brésilien, dont le côté festif et joyeux a enthousiasmé la salle ; découverte d’une nouvelle génération de solistes au talent exceptionnel à l’image de la violoniste Alexandra Soumm et du violoncelliste Victor Julien-Laferrière, lauréat cette année du grand prix du concours Reine-Elisabeth de Belgique de violoncelle.
Une démarche innovante
Démarche innovante enfin qui consiste à réunir dans un magnifique partage, solistes et musiciens de l’orchestre avec une oeuvre de musique de chambre, en l’occurrence l’introduction et allegro de Ravel, dans laquelle ont triomphé Florent Bontron à la flûte, François Draux à la clarinette, Berthilde Dufour au violon, Altin Tafilaj à l’alto, Cécile Bontron à la harpe auxquels se sont joints Alexandra Soumm et Victor Julien-Laferrière. Les deux solistes du jour, qui jouaient pour la première fois ici (et on souhaite que ce ne soit pas la dernière !) et Benjamin Levy respirent la musique et transmettent à l’orchestre enthousiasme, fraicheur, poésie et spontanéité qui transcendent les partitions. Ce fut le cas tout au long du programme dont l’un des sommets fut l’interprétation de « la Muse et le Poète » de Saint-Saëns qui a mis un point d’orgue à ce concert, longuement applaudi par le public. Oser au final tout un programme de musique française et rendre à Saint-Saëns, avec cette dernière pièce, toute la place prépondérante qu’il mérite dans le paysage musical constituant aussi une belle réussite.