Nice-Matin (Cannes)

Maël de Calan : « Nous devons rester unis »

- PROPOS RECUEILLIS PAR TH. PRUDHON

Un petit tour par le Sud-Est pour boucler sa campagne. Le Breton Maël de Calan, benjamin (il a 37 ans) de la course à la présidence de LR, sera aujourd’hui dans les Alpes-Maritimes. A 14 h à Menton d’abord pour un échange avec les étudiants de Sciences po, puis à 18 h au Joya, place du Pin à Nice, pour une réunion publique informelle, entouré de la députée Marine Brenier et de la conseillèr­e départemen­tale Alexandra Borchio-Fontimp, ses soutiens azuréens.

Le principal vainqueur de cette élection du président de LR n’est-il pas Emmanuel Macron, tant elle semble ne pas passionner vos militants ?

C’est vrai qu’on observe une forme de lassitude chez certains de nos adhérents, après une année électorale très riche. C’est vrai aussi que beaucoup d’adhérents parmi les plus modérés se demandent si Les Républicai­ns sont toujours leur parti. Tout le sens de ma campagne a justement été de leur dire que c’était le cas et qu’il fallait qu’ils se mobilisent pour peser demain sur la ligne des Républicai­ns. Notre parti est toujours vivant, mais il doit se remettre en ordre de bataille et se refonder autour d’une nouvelle génération porteuse d’autres pratiques politiques.

Vous avez qualifié Laurent Wauquiez de « Benoît Hamon de la droite ». Vous le jugez extrémiste ?

La droite a le choix entre deux chemins. Elle peut se refermer sur elle-même et sur un coeur de doctrine de plus en plus restreint, comme Benoît Hamon l’a fait avec le PS et ça nous emmènera à  % dans les urnes et à trente députés, ce n’est pas ce que je souhaite pour Les Républicai­ns. La seconde voie, à laquelle aspirent des gens comme Christian Estrosi ou Marine Brenier, est celle d’une droite d’ouverture, fière de ses valeurs, qui sait où elle habite, qui est de droite, mais qui veut rassembler très largement.

Comment résumer la droite humaniste que vous souhaitez incarner ?

Elle est européenne, même si l’Europe doit se réformer. Elle est ferme sur les questions de sécurité, de lutte contre l’immigratio­n illégale et de lutte contre l’islam radical. Elle est libérale et sociale, sensible à l’équilibre social du pays et elle est surtout attachée à la culture de gouverneme­nt. La droite que je défends, en compagnie d’autres, ne veut pas que nous nous contention­s pendant cinq ans de slogans simplistes, mais que nous nous préparions, avec sérieux, exigence et humilité, à exercer le pouvoir demain.

Alain Juppé a annoncé qu’il votera pour vous. Mais la ligne juppéiste et modérée que vous portez n’est-elle pas déjà vouée à s’exprimer ailleurs qu’au sein des Républicai­ns ?

Valérie Pécresse et des proches de Xavier Bertrand m’ont aussi apporté leur soutien. Moi, je crois que si la droite et le centre coupent les ponts qui les unissent, si la droite se fracture en deux familles, elles se condamnero­nt l’une et l’autre à rentrer dans l’opposition pour quinze ans. Ce n’est pas ce que je souhaite pour mon pays. Des millions d’électeurs adhèrent à nos valeurs et à nos propositio­ns et attendent qu’on les mette en oeuvre au pouvoir. Pour cela, nous devons rester unis. Je crois que l’union de la droite et du centre reste possible. Le sens de ma candidatur­e est qu’elle devienne réalité.

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