Le personnel communal engagé... à s’engager
Le conseil municipal a entériné l’application d’un nouveau régime indemnitaire. Des primes au mérite pour récompenser l’implication. Débat
C’est un changement notable pour le fonctionnement de « l’entreprise mairie » qui a été voté, lors du dernier conseil municipal. Un bouleversement dans la façon dont vont être gratifiés à terme les 598 agents communaux qui font « tourner » les services à la population. À l’exception de Jean-Noël Falcou (Ensemble pour Vallauris GolfeJuan) qui s’est abstenu, les élus ont entériné l’instauration du régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel. Soit le RIFSEEP, instauré par un décret du 20 mai 2014. En résumé, cet « outil » va progressivement se substituer à la plupart des primes et indemnités existantes dans la fonction publique de l’État. Qu’est-ce qui change ? Désormais, on prend en compte la fonction mais aussi les compétences acquises et les motivations professionnelles des agents. Engagement : c’est le maître-mot de cette mesure inédite présentée par Pierre Salmon, adjoint délégué aux ressources humaines. « Il s’agit d’un outil managérial valorisant le mérite ainsi que l’implication des agents dans la réalisation de leurs missions. Nous avons travaillé durant trois ans pour mettre en place cette nouvelle organisation. Nous avons repris et rebalayé plus d’une centaine d’emplois...». Comment seront attribuées ces « primes », Indemnité de fonction, de sujétions et d’expertise (IFSE) et autre Complément indemnitaire annuel (CIA) ? Tout passera par des évaluations selon des critères bien établis. C’est là ce qui inquiète une partie de l’opposition.
Trop subjectif ?
« Selon nous, la grille d’attribution du CIA n’est pas suffisamment étayée, estime Gisèle Chinca (Alliance Démocratique et Indépendante). C’est la porte ouverte à l’interprétation subjective...» « Une formation des chefs de service est prévue. Chaque choix devra être motivé, argumenté... Il ne s’agit pas simplement de cocher une croix...», explique Pierre Salmon. Gisèle Chinca tique : « Il y a une fourchette prévue pour les rémunérations...». « On demande à l’évaluateur de justifier chaque écart ». Gisèle Chinca persiste : « Il faut éviter toute forme de tensions entre les agents. Vous pouvez dire que le CIA est une prime au mérite ? ». « Oui, le CIA récompense l’engagement ». En cas de non-attribution, l’agent aura-t-il un recours ? « Le dossier sera soumis ensuite au DGS et remontera jusqu’au maire ». Michelle Salucki rappelle que «les agents sont pour ce nouveau régime. Nous avons recueilli beaucoup de doléances, dans différents services. Certains estiment travailler et ne pas être récompensés quelle que soit leur implication ». Pour le maire, « ce système va permettre d’instaurer une plus grande équité ». Jean-Noël Falcou apprécie l’effort réalisé mais pointe, lui aussi, « l’aspect trop subjectif de ce système ». « C’est subjectif car nous sommes dans l’humain, et heureusement ! », s’exclame Michelle Salucki. JeanNoël Falcou souligne qu’il n’y a pas unanimité des représentants du personnel : « Sur les trois syndicats, un a voté contre...». Le maire : « ce syndicat a commencé par une déclaration très politique contre le gouvernement. Cela a choqué tout le monde et faussé les bases du dialogue» . Reste qu’une enveloppe de 250 000 euros est prévue pour ce nouveau régime indemnitaire. « Nous ferons un bilan après un an d’application», promet Michelle Salucki.