Nice-Matin (Cannes)

Chien martyr dans le Var : une avocate réclame justice

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

Après l’affaire Chevelu, l’affaire Flippy… Isabelle Terrin, avocate au barreau de Marseille, mène un nouveau combat. Après avoir obtenu une condamnati­on inédite pour l’homme qui, à Draguignan, avait massacré ce chat devenu tristement célèbre, la voilà décidée à rendre justice à un chien. C’est Véronique Lebert, la gérante d’un refuge à Sanary qui l’a saisie de cette histoire après avoir été alertée qu’un chien avait été trouvé en divagation et en mauvaise santé au Beausset (Var), en octobre 2016. « Le chien avait une broche qui sortait de la patte », relate Mme Lebert. Elle a alors déposé plainte contre son propriétai­re quelques jours plus tard pour « actes de cruauté » et obtenu que celuici lui cède le chien et renonce à tous ses droits sur l’animal. Il est noté dans l’acte de cession : « Chien récupéré car cruauté ; patte en état de putréfacti­on ». L’amputation était alors inévitable. Placé en urgence temporaire­ment dans une famille d’accueil, il a ensuite été confié à un couple « qui lui a donné beaucoup d’affection, souligne l’avocate. Mais à force de marcher sur trois pattes pendant une longue période, la deuxième patte avant a également fait les frais de cette maltraitan­ce et le chien a dû terminer sa vie appareillé, avec seulement deux pattes arrière».(1) Son ancien maître a été convoqué par le délégué du procureur et s’est vu notifier un rappel à la loi. « Un simple rappel à la loi !, s’agace Me Terrin. C’est une réponse judiciaire purement symbolique, qui n’est absolument pas dissuasive. Le maltraitan­t de Flippy s’en sort à très bon compte et ça ne l’empêchera pas de recommence­r. C’est une réponse qui n’est pas satisfaisa­nte au regard de la souffrance de Flippy. » Aussi, avec sa cliente, elle est bien décidée à ne pas en rester là. «Le cas de Flippy a été jugé au pénal: son ancien propriétai­re ne pourra pas être condamné. Mais je le réassigne sur les intérêts civils. Je veux qu’il rembourse les frais liés à l’amputation. Qu’il mette au moins la main au portefeuil­le pour sa négligence coupable! C’est trop facile.»

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(DR) Flippy a dû être amputé. L’avocate Véronique Lebert ne veut pas en rester là.

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