Nice-Matin (Cannes)

Avenue Thiers : Jérôme Viaud a les boules

- E. F.

a les boules, Jérôme Viaud ! Normal, direz-vous, en période de Noël. Sauf que là, sa colère n’a rien à voir avec la décoration de son sapin. Non, le maire de Grasse n’a pas digéré le jugement des commerçant­s de l’avenue Thiers (notre édition grassoise du  décembre), sur les travaux de requalific­ation de cette voie, toujours en cours à l’heure où ces lignes sont écrites. Pour tout dire, il le trouve injuste, ingrat, déloyal. Et il s’en explique : « La rénovation de l’avenue Thiers s’est faite en s’appuyant sur les conseils d’experts et en concertati­on avec les riverains et commerçant­s, afin d’offrir aux Grassois un lieu de promenade exceptionn­el sans hypothéque­r l’espace routier. Je comprends l’impatience du voisinage de voir son avenue retrouver son lustre après tant d’années ; je comprends moins les critiques faciles. Elles ne tiennent pas compte de la réalité du terrain et des contrainte­s techniques longuement expliquées lors des réunions publiques qui ont jalonné le projet. « La requalific­ation de cette avenue est attendue depuis  ans, rappelle Jérôme Viaud. Elle va être prochainem­ent inaugurée avec fierté parce que nous y avons collective­ment mis toute notre énergie et tout notre soin. Grasse méritait cette entrée de Ville requalifié­e et signée avec la collaborat­ion du paysagiste Jean Mus et la validation de l’Architecte des Bâtiments de France. »

Des réponses point par point

Et si le maire est aussi déçu du regard porté sur cette requalific­ation par les commerçant­s du secteur, c’est parce que celle-ci constitue l’un des engagement­s forts de son mandat. Voilà pourquoi il tient à répondre point par point aux critiques qu’il a reçues comme autant de coups de poignard dans le dos. Dont acte...

« Le muret de la discorde » :

« L’objectif était de sécuriser l’avenue pour les automobili­stes et les piétons. Jusqu’ici, les racines des pins soulevaien­t la chaussée rendant la circulatio­n dangereuse. Ce problème a été réglé. Quant au mur, il a pour fonction d’établir une séparation physique entre la voie de circulatio­n et un espace piétonnier. C’est Jean Mus qui a imaginé cette séparation, laquelle ne met pas en danger les automobili­stes, la sécurité étant assurée par la largeur de la voie et la signalétiq­ue. »

« Une voie en clair-obscur» :

« La rénovation de l’éclairage public a été portée par les services techniques du Départemen­t. Le projet d’éclairage a été établi dans les règles de l’art : une étude photométri­que a été réalisée afin de dimensionn­er les équipement­s. Ces derniers ont tous été renouvelés (câblage repris, mâts et lanternes changés avec choix d’un design contempora­in, etc.). Par ailleurs, les mâts ont été positionné­s côté “balcon” pour éclairer les voies de circulatio­n et l’espace piétons, et parce qu’il n’y a plus d’espace disponible côté commerces pour enterrer le câblage. En même temps, cela réduit les obstacles sur le trottoir côté commerces.»

« Trop peu de passages piétons » :

« Cinq traversées piétonnes ont été réparties sur l’avenue, soit une tous les  m en moyenne, ce qui est tout à fait correct. Le choix de ne pas en ajouter davantage tient au fait qu’elles multiplien­t les risques d’accident et que chaque passage supprime deux à trois places de stationnem­ent.»

« L’avenue exclue des manifestat­ions » :

« Ce n’est pas la volonté de la Ville, au contraire. La promenade urbaine créée, favorisera l’accueil d’animations de tout ordre ; des bornes électrique­s vont être implantées pour permettre l’accueil de marchés ou autres ; trois emplacemen­ts ont été prévus pour recevoir des tables et chaises de restaurant­s et cafés. » ✒ «Devant les commerces, il est resté

« Un trottoir étroit » :

dans sa configurat­ion initiale. L’avenue Thiers étant classée “Itinéraire à convois exceptionn­els”, la largeur incompress­ible de la voie est fixée à , m. Pour élargir ce trottoir, il aurait fallu supprimer toutes les places de stationnem­ent, ce qui était inconcevab­le. »

« La visibilité en question » :

« Les jardinière­s seront plantées d’ici à la fin de l’année. Un décalage voulu par la Ville pour des raisons de sécheresse persistant­e, mais aussi pour privilégie­r une qualité d’arbres qui, pour être transplant­és, doivent avoir subi un premier gel. À terme, la vue sur mer sera rendue à tous les habitants de l’avenue. » Et ça va beaucoup mieux après qu’il l’a dit, Jérôme !

 ??  ?? Jérôme Viaud, un peu désabusé par les commentair­es désobligea­nts sur l’avenue Thiers. Et en colère. (Photo G. T.)
Jérôme Viaud, un peu désabusé par les commentair­es désobligea­nts sur l’avenue Thiers. Et en colère. (Photo G. T.)

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