« N’importe quel maçon ne pourrait pas faire ça »
« On répare la fissure et on en profite pour traiter l’ensemble de la cuve avec un produit un peu élastique qui permettra de supporter d’éventuelles déformations », rappelle Manuel Nardi, directeur de la Smeaux au sujet des grandes manoeuvres en cours. D’apparence complexe, l’opération est somme toute classique pour une entreprise classée « Travaux spéciaux », telle MCR, selon son p.-d. g., Yann Van dem Broeck. « On traite la fuite en collant une bande flexible sur la fissure et, pardessus laquelle on applique le revêtement d’étanchéité. Il faut être précautionneux et faire une bonne préparation de support, mais ça reste des travaux classiques pour nous. Bien que ce ne soit pas n’importe quel maçon qui pourrait faire ça. » Au final, un bon échafaudage, ponceuses, aspirateurs à eau, nettoyants haute pression, et une bonne dose de savoir-faire permettant à seulement trois ouvriers de refaire une beauté au réservoir de l’Exotique. « Tout ceci se passe dans des conditions sanitaires conformes à la qualité potable de l’eau, c’est-à-dire que c’est un produit alimentaire. Il n’est pas question de faire une étanchéité comme on pourrait le faire sur une digue ou un ballast », reconnaît Manuel Nardi. Outre le fait d’être l’ouvrage du stockage d’eau le plus important de la Principauté (6 000 m3), le réservoir de l’Exotique possède avant tout la particularité d’être le seul réservoir monégasque implanté dans les frontières mêmes de la Principauté.
« Le système des vases communiquants » Essentiellement alimenté par des eaux de la Vésubie et de la Roya, l’Exotique peut « par certains jeux de vannes » recevoir des injections d’eau purement monégasques. « Il fait partie d’un système de trois réservoirs qui sont en équilibre, c’est-à-dire à la même altitude », ajoute Manuel Nardi. Un détail cachant la clé de voûte du système de distribution d’eau. « La même altitude fait qu’il y a un système de vases communiquants et ils assurent l’alimentation du moyen service, le réseau le plus important de la Principauté », révèle Manuel Nardi. « Comme la Principauté est très pentue, on ne peut pas assurer la même pression à tout le monde à partir d’un seul étage de pression », décrypte Manuel Nardi. « Un réseau bien dimensionné » « Donc on a le moyen service qui alimente l’essentiel de Monaco, les immeubles en contrebas de ces réservoirs. » S’ajoutent le réseau « bas service », qui alimente le bord de mer ; le « haut service » et même le « surélevé », « celui-ci étant réservé vraiment aux points extrêmement hauts comme les derniers étages du Patio Palace ». Un réseau qui sera prochainement renforcé d’un réservoir érigé sur la commune de Beausoleil pour répondre à des besoins énergétiques accrus à l’Est de la Principauté ces prochaines années avec l’extension en mer, la Tour Odéon, ou encore l’émergence des Giroflées. Les autres secteurs de Monaco, étant, en l’état, bien dimensionnés.