« Je suis venue assez tard aux séries »
Série La comédienne est, avec Sami Bouajila, au générique de Souviens-toi, réalisé par Pierre Aknine, sur M6
Une petite fille, seul témoin du massacre de sa famille, se mure dans le silence. Une pédopsychiatre vient à son aide. Souviens-toi, thriller inédit de 6 x 52 minutes sur M6, possède un vrai supplément d’âme, grâce notamment à Marie Gillain, dont c’est la première série.
Aviezvous envie d’une série ou estce ce projet qui vous a séduite ?
L’enquête revêt une forme classique, mais il y a un aspect intime, une identité artistique dans l’écriture et la mise en scène de Pierre Aknine (Ce soir
je vais tuer l’assassin de mon fils). Je suis venue assez tard
aux séries. Il y a encore deux ans, je commençais à peine : j’ai découvert Lost àce momentlà, c’est dire ! J’avais en effet envie de développer un personnage sur la longueur, avec toute son intensité, sa complexité. J’ai aimé que Marie Kempf soit atypique, qu’elle ait des fêlures. Dans sa vie d’avant, elle était solaire, passionnée, elle avait naturellement de l’empathie pour les autres. Après la tragédie qu’elle a vécue, elle a renoncé. Elle n’a plus de vitalité, elle est aussi en colère. Elle n’arrive pas à faire le deuil de sa fille, car elle ne croit pas à son suicide. Finalement, le travail qu’elle va faire pour aider cette enfant a un impact très profond sur son chemin. Sa quête de vérité fait écho à la sienne.
Avezvous accompagné la petite Zélie Rixhon ?
Oui, mais pas de façon didactique. Je suis maman, donc j’étais très attachée à elle. J’avais un pincement au coeur quand je la voyais fatiguée. Il est toujours émouvant de constater, lorsqu’on est acteur, que l’on maîtrise certaines choses et que, pour d’autres, il faut y aller, notamment se confronter à des émotions douloureuses. Comme j’ai moimême commencé très jeune, il y avait forcément un effet de miroir.
Comment avezvous été dirigée ?
J’ai senti qu’il fallait que je trouve le centre de gravité du personnage : il porte le poids de son passé. Dans mon débit, dans le placement de voix, Pierre Aknine m’a aidée à partir vers quelque chose de plus grave, avant d’aller vers la lumière. J’aime quand les réalisateurs ont une véritable exigence, mais il m’est arrivé d’en rencontrer qui voulaient trop imposer leur vision, et ça peut être étouffant. Les acteurs ont un ressenti du texte, de la justesse des dialogues qu’il faut savoir écouter !