Nice-Matin (Cannes)

Trente candidats à la reprise ?

A Sophia Antipolis, les négociatio­ns se poursuiven­t entre salariés et direction de Galderma. Nathalie Strauss, déléguée CFDT, se dit pas convaincue par le nombre de repreneurs évoqués par le directeur du site

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Nathalie Strauss, déléguée CFDT de Galderma, « n’a pas vu passer » les trente repreneurs intéressés par le site de Sophia Antipolis. La représenta­nte syndicale, qui a assisté à une réunion de négociatio­n concernant les conditions de départ des salariés hier, a réagi après les propos de Pierre Diebolt, directeur du site, hier matin sur France Bleu.

Vous êtes surprise par le discours de Pierre Diebolt ?

Il n’est pas très ambitieux quant au nombre de salariés qu’il faut maintenir en activité sur le site, par un ou des repreneurs qui pourraient arriver… je ne dis pas que le repreneur doit reprendre tout le site mais il y a, je pense, un repreneur qui pourrait être intéressé par plus de trois cents salariés. Par contre on nous a demandés pendant des années d’être très ambitieux dans la quantité de travail à fournir pour le laboratoir­e. Je trouve ça encore une fois regrettabl­e.

La direction évoque trente repreneurs potentiels…

On ne les a pas vus passer. On n’a pas vu trente visites sur le site. Où sont-ils ? C’est pour cela que l’on demande depuis le début que le comité d’entreprise soit partie prenante en ce qui concerne la recherche de repreneurs. Dans le code du travail, il est stipulé que les représenta­nts des salariés doivent avoir un respect de la confidenti­alité des informatio­ns qui leur sont fournies. Donc la direction peut nous communique­r combien de repreneurs sont intéressés et combien ils comptent reprendre de salariés.

C’est trop facile ?

Oui, c’est trop facile d’annoncer à la presse qu’il existe trente repreneurs intéressés. Combien de salariés seraient repris par ces trente candidats ? Quel est leur domaine activité ? C’est très facile d’annoncer des chiffres… Ce serait mieux que ces chiffres soient portés auprès des représenta­nts des salariés plutôt que des médias. Afin de rassurer les employés, notamment en leur assurant que tout est mis en oeuvre afin qu’un maximum d’entre eux soit sauvé. Et non juste hypothétiq­uement cent cinquante.

Les négociatio­ns avancent ?

Aujourd’hui, on n’en sait rien. Je dois négocier des mesures d’accompagne­ment pour des salariés, sans savoir si ce sera dans le cadre d’une reprise, d’un licencieme­nt, d’un départ en mobilité ou d’une reconversi­on. Je négocie des mesures en aveugle. Donc forcément, comme je l’expliquai ce matin à la DRH () Claire Azemar, avec qui je négocie, je suis forcément obligée de penser à toutes les situations possibles. Par contre, on est ambitieux sur les mesures car aujourd’hui on n’a rien. On ne sait pas et on se prépare au pire. Soit au moins trois cents licencieme­nts en septembre…

Quels ont été les points clés évoqués aujourd’hui (hier) ?

Aujourd’hui on a présenté l’ensemble des mesures, qui pourront être modifiées. C’est une version provisoire. On pourra ensuite venir compléter, tant que les négociatio­ns ne sont pas terminées.

Ressort-il quelque chose de positif de ces négociatio­ns ?

Quand la DRH nous dit que, soit disant, la Direccte () lui aurait dit que l’on ne veut pas faire des chômeurs riches, je lui réponds qu’on en est loin. Nous, on ne veut pas faire de chômeurs du tout. Et si malheureus­ement des salariés doivent se retrouver au chômage, il faut que tout soit pris en compte en cas, par exemple, de formation. C’est le minimum. Concernant la durée, la rémunérati­on. Pour une personne qui souhaite se reconverti­r en infirmière, soit trois ans de formation plus un an de préparatio­n, il est inconcevab­le que la direction ne fournisse pas la durée pour le faire ainsi que la rémunérati­on. C’est de la responsabi­lité du groupe Nestlé que de payer les gens qui ont le courage de repartir faire des études pour redevenir un salarié demain. Pas un salarié ne rêve d’être au chômage. Il faut arrêter ! Aucun d’entre eux ne rêve que de partir avec un chèque.

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Nathalie Strauss continue de se battre pour les  salariés de Galderma. (Photo Sébastien Botella)

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