Nice-Matin (Cannes)

L’affaire du bijoutier de Nice revient devant la justice

Aujourd’hui s’ouvre à Aix le procès en appel de Ramzi Khachroub, condamné à quinze ans pour le braquage de 2013. Le bijoutier sera jugé fin mai pour le meurtre de son complice présumé

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Acte I, épisode 2. L’affaire dite du bijoutier de Nice, qui avait défrayé la chronique en 2013, ouvre un nouveau chapitre judiciaire ce vendredi. Ramzi Khachroub, condamné à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Alpes-Maritimes en mai 2016, est jugé en appel pour un braquage auquel il a toujours nié avoir pris part. Celui de la bijouterie La Turquoise, le 11 septembre 2013 à Nice. L’affaire avait connu un retentisse­ment national. Car ce matin-là, le bijoutier violemment agressé dans sa boutique avait ouvert le feu, à trois reprises, sur ses deux agresseurs qui prenaient la fuite à scooter. Anthony Asli, Carrossois de 19 ans, s’était effondré à l’angle des rues d’Angleterre et d’Italie, mortelleme­nt touché. Homicide volontaire ? Ou légitime défense, comme le soutient la défense du bijoutier ? Ce sera l’acte II, second volet tant attendu de cette affaire hors normes. Du 28 mai au 1er juin se tiendra, à Nice, le procès de Stephan Turk. L’homme dont le geste fatal avait suscité 1,6 million de likes sur Facebook sera jugé pour meurtre.

Il encourt 20 ans

Pour l’heure, c’est en qualité de victime que « le bijoutier de Nice » est attendu à Aix. Face à lui, Ramzi Khachroub fait son retour dans le box. En première instance, ce Carrossois de 24 ans a été reconnu coupable de ce vol à main armée ultra-violent, à l’issue tragique. L’avocat général avait requis seize ans (pour vingt ans encourus). Une sanction à peine revue à la baisse par la cour. Me Frédéric Hentz, l’avocat de la défense, avait aussitôt interjeté appel. Surpris par la sévérité de la peine. Mais surtout, déçu que Ramzi Khachroub n’ait pas été relaxé. Car l’accusé conteste être le second agresseur. La PJ de Nice l’a pourtant identifié comme tel. Son ADN se trouvait sur le bouchon d’un bidon d’eau de javel, utilisé pour effacer toute trace sur le scooter abandonné. Un autre ADN figurait sur ce bouchon, comme l’a relevé la défense à Nice. Me Eric Scalabrin et Lionel Ferlaud, qui assurent désormais la défense, ne manqueront pas d’instiller à nouveau le doute chez les jurés.

Dire « sa vérité »

Stephan Turk, cette fois-ci, n’apparaîtra que brièvement au procès. Pour dire « sa vérité », dixit son conseil, Me Franck De Vita. Il décrira un agresseur « athlétique et gaucher », auquel peut correspond­re Khachroub. Mais sans certitude qu’il s’agisse bien de lui : le braqueur était cagoulé et casqué. « Le bijoutier de Nice » viendra dire sa souffrance, aussi. Selon Me De Vita, Stephan Turk, bientôt 70 ans, est « épuisé et déprimé. Il n’a pas repris d’activité. Il est fatigué par cette épreuve judiciaire qui dure, qui dure... Et il se prépare à son procès. » La cour présidée par le président Guichard doit rendre son verdict mercredi prochain. Elle clôturera ainsi, peut-être, le premier acte de cette affaire tragique.

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(Photo Jean-François Ottonello) La reconstitu­tion, en octobre , de l’attaque de la bijouterie La Turquoise.

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