Nice-Matin (Cannes)

Braquage à Monaco en appel aux assises du Var

- G. D.

La cour d’assises du Var a un peu visité hier les rues de la Principaut­é de Monaco. Dans les pas d’un commandant de police de la sûreté publique monégasque. Il s’était lancé à la poursuite d’un trio de braqueurs lituaniens en voiture, qui avaient attaqué une bijouterie le matin du 18 septembre 2012. Après sept kilomètres de course-poursuite, lors de laquelle les fuyards avaient renversé un motard de la sûreté, forcé un barrage, essuyé un tir de défense et provoqué plusieurs collisions, leur rodéo s’était interrompu à Roquebrune-Cap-Martin. Les passagers, Dominykas Didas et Martynas Pupalaigis, 24 ans, avaient été arrêtés sur le champ, porteurs de sacs contenant des montres de luxe et des bijoux (pour un montant de 216000€) restitués au bijoutier. Le conducteur, Valdas Kumetis, 35 ans, avait réussi à s’enfuir en courant, malgré la sérieuse blessure qu’il avait subie quand il avait été atteint d’une balle de 9 mm, tirée par un policier. Il avait été interpellé un mois plus tard, sur mandat d’arrêt. Il avait été désigné à chaud par les deux autres comme étant le chef de la bande. «Ils ont dit ça parce qu’ils ont vu qu’on m’a tiré dessus, et ils pensaient que j’étais mort.»

Troisième procès

Pour sa part, il avait toujours nié toute participat­ion à ce braquage, soutenant qu’il était frappé d’amnésie. Jusqu’au procès devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes en juin 2014, où il avait reconnu son implicatio­n a minima. Il avait fait appel de sa condamnati­on à treize ans de réclusion. Devant les assises des Bouchesdu-Rhône en avril 2016, la peine avait été ramenée à douze ans. Saisie d’un pourvoi au sujet d’un juré de cette cour d’appel, la cour de cassation a renvoyé l’affaire pour un troisième examen devant les jurés varois. De ce fait, Valdas Kumetis encourt de nouveau trente ans de réclusion. « J’avoue aujourd’hui. Oui, j’ai commis ce vol. J’ai tout fait », a-t-il indiqué à l’ouverture des débats. Pourquoi donc cet appel ?«Je voudrais annuler complèteme­nt cette décision de justice. Je suis déjà en prison depuis cinq ans, je voudrais qu’on me relâche.»

Autre rendez-vous pour le trio

Me Fanny Pierre, commise d’office dans sa défense, a ainsi appris quel était l’objectif qui lui était assigné par l’accusé. Dominykas Didas et Martynas Pupalaigis, qui n’ont pas fait appel de leur condamnati­on à huit ans d’emprisonne­ment, ont témoigné en visioconfé­rence depuis leur prison. S’ils ont confirmé la présence de Valdas Kumetis, ils ont contesté qu’il ait été le chef de la bande. Selon une toute nouvelle version, sur laquelle tous trois sont d’accord, ils auraient été recrutés par un mystérieux Russe, qui les aurait pris en auto-stop au bord d’une route italienne. Dominykas Didas et Martynas Pupalaigis sont détenus à la prison de Metz. Valdas Kumetis doit y être transféré dès lundi. Ils sont attendus dans deux semaines devant la cour d’assises de Moselle, qui doit les juger pour un braquage de bijouterie en juin 2012.

Newspapers in French

Newspapers from France