Vers un traité pour sceller l’amitié franco-italienne
Paris et Rome ont affiché hier leur proximité sur les grands dossiers, comme ceux des migrants et de l’Europe, une entente qu’ils veulent sceller par un traité comparable à celui entre la France et l’Allemagne.
(1) «Le couple franco-allemand n’est pas exclusif. Notre lien avec l’Italie a une nature spécifique», a déclaré le président français Emmanuel Macron à l’issue d’un entretien avec le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni à Rome. Les deux dirigeants ont confirmé qu’ils travaillaient à l’élaboration d’un traité, dit «du Quirinal» (nom du siège de la présidence italienne), qui pourrait être concrétisé lors du prochain sommet franco-italien. Il rendra «service à l’Union européenne », a affirmé M. Gentiloni, qui soutient les initiatives lancées par M. Macron pour « refonder » l’Europe, notamment en renforçant la zone euro. Ils ont également affirmé leurs convergences de vue sur la nécessité de réformer la politique migratoire de l’UE. Ils réclament notamment de changer « la règle de Dublin », en vertu de laquelle les demandeurs d’asile doivent déposer leur dossier dans le premier pays européen où ils arrivent, essentiellement l’Italie, la Grèce ou l’Espagne.
« Beaucoup de confusion chez les intellectuels »
«Le sujet des migrations n’est pas derrière nous », a prévenu le président français. Pour y faire face, « il faut avoir de la détermination, de l’efficacité et de l’humanité. L’humanité sans l’efficacité, ce sont de belles paroles. L’efficacité sans l’humanité, c’est de l’injustice. » Une façon de répondre aux critiques, notamment d’intellectuels, qui dénoncent un traitement «inhumain» des migrants en France. «Il y a beaucoup de confusion chez les intellectuels», a-t-il jugé, en estimant qu’il fallait « se garder des faux bons sentiments» sur ce dossier. Il a parallèlement rendu hommage au «très grand travail» accompli en 2017 par l’Italie pour « réussir à stabiliser une situation extrêmement critique». L’an dernier a en effet marqué un tournant pour la péninsule, où les arrivées de migrants ont chuté à 119 000, soit 35 % de moins qu’en 2016, en raison notamment d’accords controversés en Libye.