er tour municipale à Nice : avantage… Estrosi
Plusieurs cas de figure ont été étudiés dans un sondage Ifop commandé par les Amis du maire. Si l’élection avait lieu dimanche, c’est le sortant qui l’emporterait. Avec ou sans l’étiquette LR…
Un sondage qui tombe à pic. Et qui, selon un proche du maire de Nice – « hasard du calendrier », jure-t-il – aura peutêtre comme vertu « de calmer Éric Ciotti qui est, en ce moment, très agressif envers Christian Estrosi ou encore Marine Brenier. Notamment lors de ses cérémonies de voeux ». « Nous, nous avons choisi la stratégie qui consiste à rassembler, à fédérer et on voit que cela s’avère payant. Éric Ciotti a choisi de tomber dans le piège de la division et de l’agressivité. Une stratégie perdante », lâche encore ce fidèle qui regarde en coin les résultats, tout chauds, d’un sondage de l’institut Ifop réalisé sur « le climat politique à Nice » (1). Et c’est Pierre-Paul Léonelli qui débroussaille les circonstances de lancement de cette enquête d’opinion : « Ce n’est pas la collectivité qui a demandé ce sondage, mais l’Association des amis du maire, dont ce fidèle est le président. J’ai été interpellé par des maires, des élus, des militants mais aussi des Niçois, simples électeurs. Et j’ai pensé qu’il fallait faire quelque chose. » Interpellé sur quoi? La grosse fâcherie entre Estrosi et Ciotti, qui agite bien au-delà du microcosme politique. « J’ai débattu avec Christian de ce sujet», ajoute l’adjoint au maire. Qui a donc convaincu le boss de réaliser cette enquête d’opinion dans ce contexte de brouille fratricide.
Le maire, candidat « attrape-tout »
« Si l’élection municipale de Nice se tenait ce dimanche, pour qui voteriez-vous ? » Voilà la question qui a été posée par l’Ifop. Avec trois hypothèses « évaluées ». Dans toutes les hypothèses, Christian Estrosi fait la course en tête au premier tour. Dans le premier cas, Ciotti n’est pas candidat. Et Estrosi porte les couleurs de LR. Sans grande surprise, le maire sortant caracole en tête avec 47 % devant la liste FN que pourrait emmener Marie-Christine Arnautu : 17 %. Ensuite, place à un candidat LREM – 15 % – ; en l’espèce, c’est Cédric Roussel qui a été testé. Viennent ensuite la liste PS-EELV cornaquée par Patrick Allemand, 10%, juste devant La France insoumise de Robert Injey. Le sondeur s’est basé sur les candidats de l’élection de 2014. Deuxième scénario, et cette fois le
grain de sable Ciotti est de la partie avec l’étiquette LR. Estrosi, alors estampillé « divers droite », engrange 37 %, devant le député à 20 %. « On voit nettement que Christian Estrosi reste fort au sein de LR, même face à Ciotti », se régale Léonelli. Notamment « chez des électeurs qui avaient voté Fillon ! » Enfin, troisième hypothèse, ce même cas de figure, sans candidat estampillé LREM. Et là, c’est 40 % dans la besace d’Estrosi, 26 % pour Ciotti. «Ce sondage conforte ce que nous pensions, assure le loyal serviteur du maire. Nice a toujours été une ville qui fonctionne avec l’homme plutôt qu’avec un parti. Je pense que le travail paie en politique. Il y a le discours et l’action. » Pierre-Paul Léonelli, rassuré mais vigilant : «On sait qu’un grain de sable peut tout faire péter d’ici les élections. »
1. Enquête réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 604 personnes, représentatif de la population niçoise inscrite sur les listes électorales. Les entretiens ont été réalisés par téléphone du 4 au 6 décembre 2017.