La police municipale sera testée dans l’école !
En visite, hier, le ministre Jean-Michel Blanquer a dit « oui » à une présence policière sans arme
Rencontre avec les professeurs et personnels du rectorat, visite du lycée hôtelier PaulAugier pour annoncer une réforme de la filière professionnelle, inauguration de la toute nouvelle maternelle Saint-Isidore, pour plaider «l’école de la confiance» Tels sont les temps forts du premier déplacement marathon du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, hier à Nice. Une visite dense et rythmée pour «tout voir» dans cette ville qui est un «laboratoire pour l’Éducation nationale» a souligné le ministre, Jean-Michel Blanquer. La première grande commune de France à avoir basculé, dès la rentrée, à la semaine des quatre jours en mettant en place des mercredis libérés nourris en activités périscolaires. La première de France qui expérimentera, aussi, la présence de policiers municipaux, sans armes, dans les écoles.
Test à la fin des vacances d’hiver
Depuis des mois, le maire, Christian Estrosi, demandait à expérimenter la présence policière à l’école pour renforcer la sécurité après le traumatisme de l’attentat du 14-Juillet, faire le lien aussi avec les parents. Hier, Jean-Michel Blanquer a dit «oui». Oui, à cette présence policière non armée dans les écoles. «J’accueille avec faveur cette expérimentation. On va l’évaluer pour en voir les effets sur le renforcement de la sécurité des élèves.» Alors à quand la mise en application? «J’organiserai, dans les prochaines semaines, une réunion avec le préfet des Alpes-Maritimes et le recteur de l’académie de Nice, annonce le maire, Christian Estrosi. L’idée étant de mettre en place, dans quelques écoles, des policiers municipaux à la rentrée des vacances d’hiver, pour une généralisation en septembre 2018. » Avec un policier, sans arme, dans chaque école.
« Tous les CE de REP+ seront dédoublés »
La sécurité n’a pas été l’unique sujet de la «visite heureuse» du ministre de l’Éducation nationale, « non conditionnée par des inondations, par l’attentat du 14-Juillet, par la fusillade au lycée Tocqueville à Grasse» a pointé le recteur Emmanuel Ethis. Lors de cette «visite heureuse», d’autres thèmes ont été abordés, dont la réforme de l’école primaire, priorité du ministre. Qui a rappelé que «lire, écrire, compter, respecter autrui sont des savoirs fondamentaux à maîtriser dès le CP». D’où le dédoublement des classes de CP dans les écoles classées en REP + (réseau d’éducation prioritaire renforcé) qui s’étendra, en septembre 2018, aux écoles en REP, pour se poursuivre, dans les REP +, par le dédoublement des CE1. À Nice, dans les 16 écoles classées en REP + (L’Ariane, Les Moulins, BonVoyage, Saint-Charles, Pasteur), le maire s’y est engagé hier : « Ces classes de CE1 seront dédoublées à la rentrée prochaine. » Une mesure à laquelle tient Jean-Michel Blanquer, car «c’est la plus performante, celle donnant le plus de résultats pour compenser les inégalités sociales. » Pour amener les élèves de CP à 100 % de réussite dans une« école de la confiance».
Radicalisation, « pas d’angélisme »
Pour le ministre, cette «école de la confiance» est à bâtir. Celle où enseignants, élèves travaillent en harmonie, dans un climat serein, en respectant la laïcité. Et justement, hier matin, au rectorat, Jean-Michel Blanquer a rencontré l’équipe laïcité et faits religieux, instaurée après l’attentat du 14-Juillet. Pour faire barrage dans les établissements scolaires des A.-M. et du Var au phénomène de radicalisation. Une équipe académique dont les objectifs répondent au conseil des sages et à l’unité nationale de laïcité créés par le ministre. Leurs missions? « Donner le « la », par des réponses claires» aux attaques contre nos valeurs, « sans faire d’angélisme ». Et de prôner «une force tranquille», et, si nécessaire, des sanctions. «On ne conteste pas un enseignement, c’est contraire à l’esprit des Lumières, donc contraire à la République.»