2017 : baisse des violences dans les Alpes-Maritimes
Les chiffres de la délinquance 2017, publiés « en catimini » par le gouvernement, traduisent une baisse des violences commises dans le département, mais une hausse spectaculaire de certains délits
Le gouvernement d’Édouard Philippe a dérogé cette année avec une vieille tradition républicaine : début janvier est habituellement marqué par l’annonce des chiffres de délinquance. Mais cette fois, pas de conférence de presse. Ni au plan national, ni dans les départements. Le ministère de l’Intérieur s’est contenté de mettre en ligne sur son site un volumineux rapport de 182 pages de son service statistique qui dresse le bilan 2017 des crimes et délits en France, sans déclinaison locale. Un manque de transparence pointé du doigt par plusieurs élus de l’opposition, dont le député azuréen Eric Ciotti (lire ci-dessous), qui y voient une volonté d’occulter un tableau forcément noir. Qu’en est-il ? L’insécurité gagne-t-elle du terrain ? Pour répondre à cette question Nice-Matin est allé extraire des sites de « data » du gouvernement les données enregistrées mensuellement par les services de police et de gendarmerie des Alpes-Maritimes. Même si ces chiffres restent « partiels, parcellaires et parfois partiaux » – comme le rappelle le criminologue Alain Bauer – ils restent néanmoins révélateurs de l’évolution de la délinquance.
Effet -Juillet
Dans les Alpes-Maritimes elle est plutôt en baisse avec 71867 faits constatés en 2017 contre 72402 l’année précédente, soit un petit repli de moins de 1 %. Certaines évolutions sont toutefois plus marquées comme la chute vertigineuse du nombre d’homicides. Mais cela s’explique par le drame qu’avait eu à connaître la Côte d’Azur en 2016 avec l’attentat du 14-Juillet qui avait fait 86 morts. Il n’en demeure pas moins que l’année 2017 aura été moins violente. Le nombre de plaintes déposées pour « coups et blessures » a en effet diminué de 4,5 %. Même les violences sexuelles sont en repli alors qu’elle progresse de plus de 12 % au plan national, notamment en raison de la libération de la parole des femmes au cours de cette année marquée, comme l’a rappelé le Gérard Collomb, par « l’affaire Weinstein ».
Délinquance organisée
Les vols simples sont également en diminution, que ce soit les vols à la tire, les vols à la roulotte ou encore les vols de véhicules qui, pour les deux-roues, baissent même de plus de 11 %. Il faut dire que les délinquants semblent désormais privilégier les cambriolages. Les fric-frac perpétrés dans des résidences principales ont explosé l’an passé: +18 %. Et ceux commis dans des résidences secondaires ne sont pas en reste (+11 %) avec un pic spectaculaire aux mois de mai et de juin du fait de la présence d’équipes spécialisées. Elles viennent souvent des pays de l’Est pour écumer la Côte d’Azur où ce type de délinquance organisée et itinérante est devenu un fléau.