Nice-Matin (Cannes)

Un propriétai­re « prisonnier» de Barbossi

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Ils l’appelaient le « cabanon ». Une petite maison dont le couple Zanin avait toujours rêvé pour passer ses week-ends à la campagne. Alors quand ils ont eu trois sous, un certain 8 août 1973, ils l’ont achetée. Une petite parcelle située dans le domaine de Barbossi, à laquelle ils avaient accès par l’entrée principale, grâce à une servitude de passage notariée en date du 30 mars 1880. Avec les années, les souvenirs se sont accumulés. Les bons bien sûr : barbecues, fêtes entre amis, culture du potager… Et puis, au bout de 28 ans, le domaine a été racheté par le SCI Barbossi SAFA. « Nous n’avons eu aucun problème jusqu’en 2006 », assure Jean Zanin.

 : l’entrée interdite

Mais un matin de septembre, l’entrée du chemin d’exploitati­on a été fermée. De même que l’accès à « notre servitude de passage et notre bien, pour lequel nous payons taxe foncière et taxe d’habitation. Du coup, aujourd’hui, nous possédons un bâtiment sur ce terrain enclavé qui se détériore suite à l’impossibil­ité d’y aller. » Quelques jours après la fermeture du chemin d’exploitati­on, la SCI Barbossi a détruit au bulldozer l’accès bétonné (la servitude de passage) qui desservait la parcelle de M. Zanin, et a fait disparaîtr­e la borne limitrophe. Bien sûr des plaintes ont été déposées : la première par le couple en mars 2007 a été classée sans suite par le procureur de la République. Une deuxième dans la foulée, par un voisin dans la même situation : la SCI Barbossi a été condamnée et a fait appel. Après cela, la parcelle est devenue propriété de la SCI Barbossi, « mais notre servitude de passage, elle est toujours notée dans leur titre de propriété », insiste M. Zanin. Pas question par exemple, d’emprunter un autre chemin pour accéder à la parcelle. Il nécessiter­ait un détour et de passer par la propriété privée d’un autre Mandolocie­n, ce à quoi s’oppose fermement M. Zanin. « En fait, Barbossi fait tout cela pour me décourager de me rendre sur ma propriété. Mais c’est un cabanon que j’avais acquis pour mon fils, décédé depuis. Et il est hors de question que je m’y résigne… »

Barbossi : « c’est une décision de justice »

Contacté par nos soins, Eric Giardini, directeur de la SCI Barbossi, a tenu à préciser que : «le passage auquel M. Zanin se réfère n’est pas une propositio­n de la SCI Barbossi, mais émane d’un jugement de la Cour d’appel d’Aix en Provence, en date du 22 septembre 2016, qui ordonne cet accès. » Inextricab­le ? Vous avez dit inextricab­le ?

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(Photo Patrice Lapoirie) Tout allait bien pour le couple Zanin jusqu’en septembre .

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