Nice-Matin (Cannes)

Himalaya : sauvetage épique d’une alpiniste française

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Une ascension sans précédent menée de nuit sur la « montagne tueuse ». Surnom effrayant donné au Nanga Parbat, situé dans la partie pakistanai­se de l’Himalaya. Cette incroyable mission a permis de sauver hier une alpiniste française, Élisabeth Revol. Les recherches concernant Tomek Mackiewicz, le grimpeur polonais qui se trouvait avec elle, ont cependant été suspendues. Cette expédition périlleuse a été lancée samedi aprèsmidi par des alpinistes polonais appuyés par l’armée pakistanai­se. Le sauvetage de Tomek n’est « malheureus­ement pas possible, parce que le temps et l’altitude mettraient en danger la vie des sauveteurs », a déclaré un ami d’Élisabeth Revol, Ludovic Giambiasi, sur Facebook. « C’est une décision terrible et douloureus­e. Nous sommes profondéme­nt tristes », a-t-il ajouté.

« Huit heures dans l’obscurité »

Quatre alpinistes avaient été acheminés pour cette mission de sauvetage par voie aérienne par l’armée pakistanai­se depuis le camp de base du K2, deuxième plus haut sommet du monde derrière l’Everest mais souvent considéré comme plus complexe à gravir que ce dernier. L’alpiniste pakistanai­s Karim Shah, porte-parole du Club alpin du Pakistan, qui était en contact avec les membres de cette expédition, a affirmé que ce sauvetage était sans précédent dans l’histoire de l’alpinisme. Les sauveteurs ont gravi sans corde fixe et de nuit 1 200 mètres par une route très difficile. « Personne n’avait auparavant fait une telle ascension,

a-t-il expliqué. La plupart des gens mettent deux ou trois jours pour le faire et ils ont mis huit heures dans l’obscurité. » L’équipe a été évacuée par hélicoptèr­e après une descente de cinq heures et demie de la montagne jusqu’au Camp Un du Nanga Parbat, d’où ils devaient être emmenés à l’hôpital de Skardu, ville de la région de Gilgit-Baltistan. Elisabeth Revol « souffre de gelures et un peu de cécité des neiges », a déclaré Asghar Ali Porik, de l’organisme Jasmine Tours qui avait participé à l’organisati­on de l’expédition du K2. Élisabeth Revol et Tomek Mackiewicz avaient été aperçus vendredi à l’aide de jumelles par d’autres alpinistes depuis le camp de base. Selon les organisate­urs de cette expédition, Élisabeth Revol avait envoyé des messages alarmistes concernant le sort de l’alpiniste polonais. « Pour Tomek, je pense qu’il n’y a plus beaucoup d’espoir. C’est une tragédie »,

avait-elle écrit, à une date qui n’a pas été précisée.

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Les membres de l’expédition qui ont secouru la Française Élisabeth Revol.(Photo AFP)

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