Nice-Matin (Cannes)

TENNIS Federer puissance  20 3

Des larmes de joie ont accompagné le vingtième titre majeur du Suisse, vainqueur en 5 sets de Marin Cilic

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Roger Federer n’a pu empêcher son visage de s’inonder de larmes de joie en recevant son vingtième trophée du Grand Chelem, vertigineu­x record, à l’Open d’Australie, à l’issue d’une belle finale gagnée en cinq sets contre le Croate Marin Cilic, 6-2, 6-7 (5/7), 6-3, 3-6, 6-1, hier à Melbourne. « C’est un rêve, le conte de fée continue. Après l’année que j’ai eue la saison dernière, c’est incroyable ! » ,a réagi le champion, qui réussit le doublé en Australie et égale le record du Serbe Novak Djokovic et de l’Australien Roy Emerson avec six trophées. « Vous qui êtes dans ce stade, c’est grâce à vous que je continue à m’entraîner. Merci pour tout. Et à vous, mon équipe, je vous aime », a-t-il dit avant de s’interrompr­e, la voix brisée par l’émotion. A 36 ans et demi, le Suisse poursuit son prodigieux parcours. Avec vingt titres, il porte son avance sur son poursuivan­t Rafael Nadal à quatre trophées. Il remporte son troisième titre majeur depuis son retour à la compétitio­n en janvier 2017, après six mois d’arrêt à cause d’une blessure au genou. En juillet dernier, il avait gagné son huitième Wimbledon, un record làaussi, déjà contre Cilic. « Quand je suis revenu, je me serais bien contenté d’en gagner un de plus avant de prendre ma retraite ! », avait dit, avant la finale, le Bâlois, qui n’en finit pas de défier le temps. Il est le deuxième vainqueur de Grand Chelem le plus âgé de l’histoire derrière l’Australien Ken Rosewall (37 ans en 1974). Et ce record-là ne lui échappera peut-être pas longtemps.

Sous le toit fermé

Dans cette finale de l’Open d’Australie, disputée dans les conditions de l’indoor avec le toit de la Rod Laver Arena fermé à cause de la chaleur (38 degrés au début du match à 19h30), le n°2 mondial a d’abord semblé se diriger vers une victoire aisée. Il a mené 2 sets à 1 et 2 jeux à 0 (balle de 3 à 0) dans le quatrième, après avoir saupoudré la première partie de la rencontre de coups magnifique­s et d’aces (24 au total). Ultra offensif, il a agressé le Croate à la moindre occasion, notamment sur ses deuxièmes balles.

Une frayeur dans le cinquième

Mais le vainqueur de l’US Open 2014, 6e mondial, qui n’avait pas pu donner le

“J’aime

l’entraîneme­nt, je ne dispute pas trop de tournois, ça ne me dérange pas trop de voyager, j’ai une super équipe autour de moi et quand, à la fin, je vois mes parents incroyable­ment fiers et heureux que je fasse toujours ça, ça me rend heureux à mon tour, et ça me fait mieux jouer Et puis bien sûr il y a aussi ma femme qui rend tout ça possible. Sans son soutien, je ne jouerais plus au tennis depuis plusieurs années. !”

“Je

viens de gagner trois Grands Chelems en l’espace de douze mois, je n’arrive pas à y croire moi-même. A moi de continuer à bâtir un bon programme en y étant très attentif, à conserver l’appétit et peut-être d’autres belles choses arriveront. En tout cas, l’âge n’est pas un problème, c’est juste un nombre !” meilleur de lui-même en juillet à Wimbledon à cause d’une ampoule au pied, a eu une très belle réaction. Au début du cinquième set, le Suisse a même dû écarter deux balles de break dès le premier jeu. Federer s’est accroché en défense et, le danger passé, il a repris l’initiative pour s’envoler vers la victoire, un peu comme l’an passé dans la magnifique finale contre Nadal, en alignant les six jeux suivants pour conclure en 3h03. «Je pensais juste à enfin regagner un jeu parce qu’il venait d’en remporter cinq de suite. Je voulais vraiment briser sa série ». Avant ce dernier match accroché, Federer avait eu un parcours idéal (aucun set perdu), facilité par la disparitio­n prématurée des autres cadors, notamment Rafael Nadal et Novak Djokovic, tous les deux bien plus entamés que lui physiqueme­nt même s’ils ont cinq et six ans de moins. Dans ce tournoi, le Suisse n’a eu à battre aucun top 5 et un seul top 15, Cilic en finale, pour soulever le trophée. Mais vu son niveau de jeu, ses rivaux ont peutêtre seulement évité de recevoir une correction en perdant avant de le croiser !

Comme le nombre de ses titres en Grand Chelem. Dans le détail, cela donne :  Open d’Australie (, , , , ,),  Roland-Garros (),  Wimbledon (, , , , , , , ),  US Open (, , , , ). Ses poursuivan­ts (dans l’ère Open) sont : Rafael Nadal ( GC), Pete Sampras (), Novak Djokovic (), Björn Borg ()... Ci-dessus, lors de son premier succès à Wimbledon en .

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(Photos AFP et EPA/MaxPPP)

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