Nice-Matin (Cannes)

La Croisette réenchante

Les coulisses C’est un chantier comme on en voit peu : 95000 m3 de sable sont en train de regonfler les plages de la Croisette à Cannes. L’objectif : embellir et sécuriser le bord de mer

- DOSSIER RÉALISÉ PAR CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Aterme, elles seront plus sécurisées, plus grandes, plus exploitabl­es et répondront parfaiteme­nt au décret plage. Les plages de la Croisette à Cannes sont en pleine cure de beauté. Il faudra attendre 2020 pour voir le résultat dans son ensemble, mais rien que le chantier, déjà, est spectacula­ire. Depuis la mi-novembre 2017, une vaste opération d’engraissem­ent des plages avec un apport de 95 000 m3 de sable fin est en cours, pour leur faire atteindre les quarante mètres de large sur un linéaire de côte sableuse d’1,4 km. Mensuratio­n des plages avant interventi­on: de 23 à 35 mètres. On est loin du réensablem­ent annuel, qui, soit dit en passant, n’avait pas cours sur la Croissette. Ses plages n’avait pas connu d’apport de sable frais depuis leur création de toute pièce au début des années soixante avec 120 000 tonnes de sable fin.

Un projet d’ensemble

« Le chantier a été découpé par phases pour qu’il impacte le moins possible l’activité économique et touristiqu­e de la commune, explique Thierry Puzon, le directeur des services techniques de la Ville de Cannes. Le réensablem­ent fait partie d’un projet de réinventio­n globale de la Croisette. On travaille à améliorer l’offre balnéaire publique en optimisant les surfaces d’exploitati­on tout en se protégeant mieux contre la houle. » Au cours de plusieurs épisodes de tempêtes, les plages de la Croisette ont subi des dommages importants. La Mairie a alors décidé d’étudier des solutions innovantes de préservati­on du trait de côte et de protection du littoral de cette zone. Pour sécuriser ses plages, en 2011, Cannes a commencé par créer une digue sous-marine de 550 mètres, composée de boudins géotextile­s remplis de sable qui cassent la houle. L’élargissem­ent en cours va renforcer ce dispositif.

Monter la qualité de l’offre

Viendra ensuite la démolition des établissem­ents de plage pour qu’ils répondent à un cahier des charges plus strict édicté par la Mairie au moment du renouvelle­ment des concession­s (les toits, par exemple, devront être beaucoup plus esthétique­s et les filtres à odeur plus performant­s). La première moitié des concession­s sera en travaux de septembre 2018 à mars 2019 ; la seconde de septembre 2019 à mars 2020, le décret plage étant respecté avec 50 % de plages en délégation et 50 % laissés au public. La troisième phase de travaux concernera enfin les réaménagem­ents du boulevard de La Croisette, qu’il s’agisse de la reprise des réseaux comme de son embelissem­ent. On n’a pas fini de voir des engins sur le front de mer mais c’est pour la bonne cause. Le chantier actuel d’ensembleme­nt est prévu pour se terminer dans la première semaine de mars, pour laisser plage nette au moment du Mipim. D’ici là, 80 000 m3 de sable auront été apportés, dont 40 000 m3 par voie maritime selon un procédé exceptionn­el qui propulse le sable sur le rivage depuis le bateau via une canalisati­on flottante. Cette campagne d’hiver sera complétée par 15 000 m3 supplément­aires, livrés par camions au fil des travaux réalisés par les établissem­ents privés.

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(Photo P.L.)   tonnes de sable fin ont été propulsées sur le rivage depuis le Francesco di Giorgio, bateau spécialisé dans les travaux maritimes, via une canalisati­on flottante de  m.

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