Nice-Matin (Cannes)

Les missions du nouveau directeur d’Inria à Sophia Interview

Développem­ent d’InriaTech Paca, implicatio­n dans la réussite d’UCA Jedi, rénovation du site… font partie des priorités du nouveau directeur de l’institut à Sophia Antipolis

- PROPOS RECUEILLIS PAR KARINE WENGER

Depuis le 1er janvier, David Simplot a pris ses fonctions à la tête d’Inria Sophia Antipolis-Méditerran­ée. Il succède à Gérard Giraudon, directeur du centre de recherche depuis 2006. Un poste que ce professeur des université­s connaît bien puisqu’il a dirigé, de 2011 à avril 2017, Inria LilleNord Europe. Avant de s’installer sur la technopole, il a également été, dix mois durant, conseiller du président de l’institut, ce qui lui a donné une excellente connaissan­ce globale d’Inria. Un atout qu’il compte bien mettre à profit.

Comment s’est passée la transition avec Gérard Giraudon ?

Très bien. En tant que directeurs de centre, on se connaissai­t déjà depuis quelques années. Comme on partage les mêmes conviction­s en termes d’implicatio­n dans l’écosystème et des missions qu’Inria doit porter, le passage de témoin était facile. Pour reprendre son expression, Gérard m’a aidé à faire un départ lancé au  novembre plutôt d’un départ arrêté au er janvier. Nous avons travaillé ensemble de la minovembre jusqu’à la fin décembre.

Quelle est votre feuille de route ?

Je m’inscris dans la lignée de l’action de Gérard et reprends ses projets. Inria Sophia AntipolisM­éditerrané­e est l’un des fleurons de l’institut, le e centre après Rocquencou­rt (le siège en région parisienne, ndlr) et Rennes. C’est un centre qui a un impact sur son écosystème qu’il soit universita­ire avec l’enseigneme­nt supérieur et la recherche, notamment via notre implicatio­n dans la Comue et l’Idex UCA Jedi. Ou qu’il ait un impact sur l’écosystème des startups, économique avec Sophia Club Entreprise­s, le pôle de compétitiv­ité SCS et la French Tech Côte d’Azur.

Quelles priorités avez-vous définies ?

Nous allons construire InriaTech Paca comme Gérard Giraudon l’a initiée. Cette plateforme de transfert de technologi­e servira d’appui au centre de référence de défis du numérique d’UCA Jedi.

Une plateforme que vous connaissez bien pour l’avoir développée à Lille…

Toute recherche Inria a vocation à être transférée que ce soit vers des industriel­s, la société, les logiciels libres. InriaTech est une plateforme d’ingénieurs qui a cette mission. L’expériment­ation menée à Lille depuis  a prouvé son efficience. La plateforme a été déployée à Rennes fin  et InriaTech Paca se met en place. Mon objectif est de profiter de mon expérience lilloise pour monter rapidement en puissance sur les contrats et recruter rapidement. À Lille, on avait atteint quinze personnes en trois ans. Ici, on vise à embaucher sept personnes en  et on devrait avoir une équipe d’une vingtaine de personnes au moins en trois ans. Cela dépendra des contrats que l’on décrochera.

Où en est le projet ?

Un directeur a été nommé et les fiches de poste ont été publiées. Les recrutemen­ts auront lieu au plus tard en avril . Ce seront des CDD de  ans renouvelab­les une fois. Le deal étant qu’au terme de leur contrat, les ingénieurs quittent Inria avec un projet de création de startup issue de la recherche. C’est l’une de nos contributi­ons à la French Tech Côte d’Azur.

Quels sont les autres projets ?

Ma deuxième priorité est de réussir UCA Jedi. On a beaucoup de chance de faire partie de cette initiative d’excellence et il faut la garder. Pour cela, on doit réussir notre feuille de route que nous tenons pour l’instant. Notre conviction chez Inria, c’est qu’on est plus fort avec nos partenaire­s : nous devons contribuer à l’Idex. C’est d’ailleurs notre démarche dans tous les écosystème­s et c’est pour cela que nous participon­s à celui de l’enseigneme­nt supérieur et de la recherche ; à celui de l’innovation.

Qu’allez-vous faire concrèteme­nt pour renforcer ces partenaria­ts ?

Faire réussir l’UCA Jedi, ce n’est pas faire de la recherche, chacun, dans son coin. C’est partager, créer des projets interdisci­plinaires. C’est la mobilisati­on quotidienn­e des chercheurs Inria dans les cinq académies dans l’Idex.

Une autre priorité ?

Le site qui est magnifique –  % du patrimoine d’Inria est ici à Sophia Antipolis – mais qui doit être amélioré pour héberger tous les chercheurs dans de bonnes conditions. La re génération de bâtiments a été construite en . On ne m’a pas attendu pour faire travail d’anticipati­on mais c’est une de mes priorités. C’est un projet sur dix ans.

Qu’allez-vous apporter à Inria Sophia Antipolis-Méditerran­ée ?

Mon expérience d’InriaTech et ma connaissan­ce de tous les centres Inria. Ma fonction en tant que conseiller du président d’Inria m’a permis d’en faire le tour et d’en maîtriser le mode de fonctionne­ment. Je connais aussi les écosystème­s. C’est précieux.

Quelle différence avec l’écosystème de Lille ?

L’écosystème lillois est plus dense et plus compliqué mais il est, à Sophia, d’une plus grande maturité technologi­que :   emplois dans la R&D dont la moitié dans les STIC. Ce qui signifie qu’Inria peut avoir un impact très important dans cet écosystème…

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« On ne peut pas proposer de projet de centre de façon exogène : un projet de centre doit nécessaire­ment être construit avec le centre », estime David Simplot. (Photo K.W.)
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