Notre dossier spécial : recherche, soins, vécus
Toujours autour du thème « Nous pouvons, je peux », demain 4 février, marque la journée mondiale de lutte contre le cancer. Dossier spécial
Non, il n’est pas question de baisser les bras. On ne peut accepter que 150000 hommes, femmes, enfants chaque année nous quittent, fauchés par un cancer. Tous ces décès bien sûr, ne sont pas évitables. Beaucoup sont le prix à payer pour toutes ces années de vie gagnées. Souvenonsnous qu’en 1950, l’espérance de vie n’était encore en France que de 66 ans et que l’on pensait que 77 ans représentait une limite biologique infranchissable ! Alors, oui, on ne peut empêcher nos cellules de s’user d’avoir trop été sollicitées, notre immunité de s’épuiser de nous avoir trop longtemps défendus, nos forces d’être moins vives lorsqu’il s’agit de reprendre les armes… Et lorsque des cellules se mettent à perdre la tête, il devient plus difficile d’en reprendre le contrôle, de les éliminer ; en dépit des progrès thérapeutiques majeurs qui ont été accomplis au cours des dernières décennies, on ne peut parfois enrayer leur progression. Mais il reste que plusieurs dizaines de milliers parmi les 385 000 nouveaux cas de cancers chaque année en France ne sont pas imputables à cette espérance de vie accrue. Ce sont nos comportements, nos modes de vie, nos stress, certains de nos choix, boire, fumer… mais aussi beaucoup de non-choix, comme l’exposition à des produits cancérogènes, à la pollution… qui nous condamnent à tomber malades. Alors, certes, il faut continuer de soutenir et encourager la recherche pour permettre aux progrès thérapeutiques de poursuivre sur leur lancée. Le cancer est une maladie, des maladies plutôt infiniment complexes, et aucun effort ne doit être ménagé pour mieux les connaître. Mais nous avons aussi d’immenses efforts à consentir pour empêcher la maladie de surgir. En cette veille de journée mondiale de lutte contre le cancer, il paraît essentiel de continuer de marteler combien la prévention est importante. Parent pauvre de la médecine, peu encouragée (financièrement déjà) par les pouvoirs publics, c’est pourtant elle qui déterminera notre santé de demain. Celle de nos enfants. Mais la prévention, au sens large, c’est aussi celle qui aujourd’hui permet aux malades de mieux affronter le cancer. La prévention au sens d’accompagnement. Pour empêcher que dans leur lutte, ils ne soient freinés par des obstacles sociaux, fragilisés par des inquiétudes sur leur avenir professionnel, leur existence même d’homme, de femme, de parent.