Nice-Matin (Cannes)

Notre dossier spécial : recherche, soins, vécus

Toujours autour du thème « Nous pouvons, je peux », demain 4 février, marque la journée mondiale de lutte contre le cancer. Dossier spécial

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

Non, il n’est pas question de baisser les bras. On ne peut accepter que 150000 hommes, femmes, enfants chaque année nous quittent, fauchés par un cancer. Tous ces décès bien sûr, ne sont pas évitables. Beaucoup sont le prix à payer pour toutes ces années de vie gagnées. Souvenonsn­ous qu’en 1950, l’espérance de vie n’était encore en France que de 66 ans et que l’on pensait que 77 ans représenta­it une limite biologique infranchis­sable ! Alors, oui, on ne peut empêcher nos cellules de s’user d’avoir trop été sollicitée­s, notre immunité de s’épuiser de nous avoir trop longtemps défendus, nos forces d’être moins vives lorsqu’il s’agit de reprendre les armes… Et lorsque des cellules se mettent à perdre la tête, il devient plus difficile d’en reprendre le contrôle, de les éliminer ; en dépit des progrès thérapeuti­ques majeurs qui ont été accomplis au cours des dernières décennies, on ne peut parfois enrayer leur progressio­n. Mais il reste que plusieurs dizaines de milliers parmi les 385 000 nouveaux cas de cancers chaque année en France ne sont pas imputables à cette espérance de vie accrue. Ce sont nos comporteme­nts, nos modes de vie, nos stress, certains de nos choix, boire, fumer… mais aussi beaucoup de non-choix, comme l’exposition à des produits cancérogèn­es, à la pollution… qui nous condamnent à tomber malades. Alors, certes, il faut continuer de soutenir et encourager la recherche pour permettre aux progrès thérapeuti­ques de poursuivre sur leur lancée. Le cancer est une maladie, des maladies plutôt infiniment complexes, et aucun effort ne doit être ménagé pour mieux les connaître. Mais nous avons aussi d’immenses efforts à consentir pour empêcher la maladie de surgir. En cette veille de journée mondiale de lutte contre le cancer, il paraît essentiel de continuer de marteler combien la prévention est importante. Parent pauvre de la médecine, peu encouragée (financière­ment déjà) par les pouvoirs publics, c’est pourtant elle qui déterminer­a notre santé de demain. Celle de nos enfants. Mais la prévention, au sens large, c’est aussi celle qui aujourd’hui permet aux malades de mieux affronter le cancer. La prévention au sens d’accompagne­ment. Pour empêcher que dans leur lutte, ils ne soient freinés par des obstacles sociaux, fragilisés par des inquiétude­s sur leur avenir profession­nel, leur existence même d’homme, de femme, de parent.

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Photo Franz Chavaroche

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