Les mimosistes parlent de leur art
Dans la famille Vial, le mimosa se cultive depuis quatre générations. Une exploitation nichée sur les hauteurs de Tanneron qui a évolué au fil des années et qui a su trouver sa place dans la grande famille des mimosistes. « Nous avons repris l’exploitation en 1988 avec ma femme, raconte Bernard Vial. Nous cultivons le mimosa sur 3 hectares et nous sommes aussi apiculteurs avec 280 ruches installées en contrebas du terrain. » Il y avait aussi des eucalyptus à une époque, mais il a décidé d’arrêter. Son credo : « Une petite quantité, mais de la qualité ». Et si certains trouvent la saison mauvaise (lire par ailleurs), Bernard Vial, lui, est plus optimiste. « Il est vrai que ce n’est plus ce que c’était. On manque un peu de production cette année. Mais on trouve toujours du mimosa. »
Une vente de proximité
La saison du mimosa s’étend généralement de décembre à la fin du mois de février, « mars pour le mimosa sauvage ». Pendant cette période, le travail ne manque pas. « Je vais à la cueillette
chaque matin, explique Bernard Vial. Puis je rapporte le mimosa pour qu’il soit conditionné et pour composer des bouquets. » Il faut 5 à 6 personnes pour abattre ce travail durant le mois de février. La forcerie, il ne s’en sert plus. « Avant, on entreposait le mimosa dans la forcerie où la température était de 23 degrés et le taux d’humidité de 95 %, détaille-t-il. Cela permettait au mimosa de s’épanouir. » Désormais, le mimosa est cueilli « semi-épanoui » un système de poudre à mettre dans l’eau du vase, à la maison, permet de reproduire les effets de la forcerie. Si de nombreux producteurs vendent à une clientèle majoritairement hollandaise, le mimosa de la famille Vial est plutôt destiné à une vente de proximité. « Nous fournissons les fleurs pour le corso de la fête du mimosa à Tanneront et nous garnissons les volets de la mairie, indique-t-il. Bien sûr, ce ne sont pas des bouquets aussi travaillés, nous laissons des branchages. » En plus de la nature, Bernard Vial aime partage sa passion avec ses
visiteurs. « Au départ nous ne faisions pas de visite, se rappelle-til. Et puis un jour, un groupe est venu nous voir pour nous demander de visiter. » Il est donc possible de visiter la forcerie, la miellerie et la serre, selon la saison. Malgré toutes les années passées à Tanneron, le mimosiste ne se lasse pas d’admirer les paysages alentours. D’un côté, les Alpes-Maritimes et tout le pays grassois. De l’autre, le Var où l’on peut voir le lac de
Saint-Cassien et le rocher de Roquebrune-sur-Argens. « Je remercie tous les jours mon arrièregrand-mère qui est arrivée d’Italie avec son baluchon, juste avant la
guerre de 14 », confie Bernard Vial. Pour l’heure, Valérie et Vivien, les enfants de Bernard et Bernadette Vial, ne travaillent pas sur l’exploitation. « Mais ils n’ont pas fermé la porte », sourit leur père.