L’exécutif rechute dans les sondages Lactalis : le PDG Emmanuel Besnier présente ses excuses aux victimes
Après une nette embellie dans les sondages fin 2017, le tandem Emmanuel MacronEdouard Philippe subit un coup d’arrêt en ce début d’année et flirte dans certaines enquêtes avec son plus bas niveau depuis la présidentielle. À la bienveillance des premiers mois du quinquennat, succède une impatience des Français dans l’attente de résultats, notamment sur le pouvoir d’achat. Cinq points de moins pour Emmanuel Macron dans la dernière enquête BVA, quatre de moins dans celle d’Elabe, deux de moins pour l’Ifop, et le Premier ministre n’est pas mieux loti, avec une chute de trois points (Elabe) à sept points (BVA). La vague de sondages de janvier est négative pour l’exécutif, qui avait au contraire gagné entre huit et dix points de confiance durant les deux derniers mois de 2017. Le chef de l’Etat était même parvenu à redevenir populaire dans certains baromètres, après sa chute des premiers mois, ce qui est exceptionnel hors périodes de cohabitation.
« Avertissement pour l’exécutif »
Plusieurs enquêtes de janvier sont plus mitigées et constatent une stabilité (Harris Interactive, Kantar Sofres) ou une faible baisse (YouGov) de l’exécutif. Le chef de l’État garde une bonne image pour l’incarnation de la fonction présidentielle. Mais l’élan de l’automne est brisé et seul Harris Interactive et l’Ifop le situent au-dessus de la barre des 50% d’opinions positives. Des « marqueurs forts », comme les différentes augmentations de janvier, la hausse de la CSG, alors que la suppression de la taxe d’habitation n’est Le PDG du groupe français Lactalis, Emmanuel Besnier, adresse pour la première fois ses excuses aux familles des victimes du lait infantile contaminé, dans une lettre ouverte diffusée hier sur le site du groupe, deux mois après le début du scandale. « Auprès des familles concernées et de nos consommateurs, tout d’abord : je vous présente mes plus sincères excuses », déclare le PDG du géant laitier. « Toute l’entreprise, moi le premier, sommes mobilisés vers un objectif commun : réparer et améliorer ce qui doit nécessairement l’être et restaurer la confiance entre vous et nous. Cette confiance, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la rétablir : le chemin sera long mais nous y parviendrons, j’en suis persuadé. » pas encore en place, ont fait basculer une partie de l’opinion, selon les analystes. « Ça résonne comme un avertissement pour l’exécutif, après une période de deux mois de remontée, comme si nous étions entrés dans une nouvelle période », estime le président d’Elabe, Bernard Sananes. La baisse globale de l’exécutif cache des disparités en fonction des catégories de population. Outre les retraités, elle touche principalement les catégories populaires, les précaires, mais aussi les zones rurales et périurbaines. Baisse également chez les sympathisants socialistes, en partie liée à la politique migratoire du gouvernement. Plus globalement, les enquêtes traduisent l’inquiétude d’une large part de la population sur la situation économique. 70% des Français ne font pas confiance Sur le plan social concernant le site de Craon, en Mayenne, M. Besnier redit qu’il fera « tout ce qui est nécessaire pour que les salariés concernés puissent bénéficier d’une proposition de mobilité dans l’un des sept sites industriels et logistiques du groupe situés dans un rayon de 50 km ». Il avait annoncé, dans une interview aux Echos, jeudi, l’arrêt définitif à Emmanuel Macron et au gouvernement pour améliorer leur pouvoir d’achat, selon Elabe, et 58% pensent que leur situation financière va au contraire se dégrader, contre 8% d’un avis contraire. S’ils ne doutent pas d’une amélioration globale, « la perception de la reprise ne sera réelle que quand elle impactera les Français dans leur quotidien de l’emploi et du pouvoir d’achat », souligne Bernard Sananes. Les récentes tensions sociales participent à ce climat. Dernière enquête en date : près de neuf Français sur dix (87%) soutiennent les mouvements de contestations dans les prisons, les hôpitaux ou les Ehpad, selon Odoxa, et une majorité (55%) pense que les salariés du public pâtissent de la politique du gouvernement. de la tour de séchage numéro 1 de Craon.
Profond impact
Lactalis avait dû stopper le 8 décembre sa production de laits infantiles sortis de l’usine, après avoir découvert des salmonelles dans des laits de marque Picot et Milumel. Après plusieurs semaines de crise, le groupe a procédé à la mi-janvier au retrait total de tous les laits infantiles sortis de l’usine de Craon - pas moins de 12 millions de boîtes -, pour cause de risque de contamination. Saluant la discrétion de ses équipes, Emmanuel Besnier loue l’engagement de l’ensemble des collaborateurs du groupe, des salariés du site de Craon, principal employeur de la ville, « pendant une période de plusieurs semaines de traitement médiatique, qui a profondément impacté la plupart de nos collaborateurs ». L’épidémie de 2005 avait touché 146 nourrissons, tandis que celle de 2017 en a affecté 37 en France, ainsi qu’un autre en Espagne, et un autre probable en Grèce. Le bilan dépasse donc 200 enfants malades à cause d’une souche unique. de Il y a des faits divers qui rendent fous. Bruay-en-Artois, l’affaire Grégory, Outreau… De ces moments où les passions et les préjugés, la rumeur, la rage justicière jointe à l’ignorance, le voyeurisme médiatique, tout conjure à produire ces fiascos où la Justice perd le nord. Et les acteurs, tout sens commun. Dans le drame de Gray, c’était bien parti pour. Ou plutôt mal parti. La procureure de Besançon, dans une déclaration sentie, a rappelé chacun à la raison et à la décence. On veut croire qu’elle sera entendue. On n’en jurerait pas, tant l’affaire, on l’a vu, est propice aux emballements. En raison de sa dramaturgie, bien sûr : l’horreur des faits, d’abord, et puis ce coup de théâtre vécu en direct, qui a vu le mari éploré, hier entouré de la compassion de tous, se muer en meurtrier avoué. Mais il y a autre chose : le meurtre d’Alexia fait écho au puissant mouvement qui agite la société française, la
remise en cause Le défilé des experts
de la domination prétendant interpréter masculine, avec ce que cela implique la personnalité et la
d’antagonismes – conduite du meurtrier et de trouble dans les têtes. présumé sans l’avoir
Les errements jamais rencontré. d’un avocat saisi d’ébriété médiatique qui plaide à contresens et à contretemps, squatte les plateaux télés pour dire tout et son contraire, un jour que son client est « un type formidable »quiatué par« accident », le lendemain, devant la violence des réactions, que non, non, on l’a mal compris, ce n’était pas du tout un accident, « nous plaidons les violences volontaires avec intention de donner la mort » (on a bien entendu : avec !). Les incontinences verbales de Madame Schiappa, qui prétend « ne pas intervenir dans une affaire en cours », alors qu’elle ne cesse de le faire, et se permet d’asséner (sur RTL) : « Ce n’est pas une dispute, ce n’est pas un drame passionnel, c’est un assassinat. » Or, rappelons-le, Jonathann Daval est mis en examen pour meurtre, ce qui n’est pas la même chose. Un assassinat, c’est un homicide avec préméditation, incrimination que le juge n’a pas retenue. Le défilé des experts prétendant interpréter la personnalité et la conduite du meurtrier présumé sans l’avoir jamais rencontré. Et plus fort encore, les certitudes pré-formatées des associations néo-féministes qui ont déjà rendu leur verdict : « Le meurtre d’Alexia Daval est un féminicide, un meurtre sexiste à lire par le prisme du système de domination masculine » (Osez le féminisme). Pas besoin d’enquête. Pour elles, s’interroger sur les raisons du passage à l’acte, c’est déjà légitimer la violence sexiste. Le meurtre d’Alexia est un « féminicide », point barre (soit le fait de tuer une femme parce qu’elle est une femme). Il n’y a pas à sortir de là. Ce que tout cela raconte, c’est la formidable pression qui s’exerce sur la justice pour faire de ce procès celui des quelque homicides perpétrés par chaque année par des hommes sur leur femme ou leur compagne. Et ainsi faire du pâle et dual Jonathann Daval la figure emblématique du sexisme meurtrier. Seulement voilà. Si la lutte contre les violences faites aux femmes est une très juste cause, et les meurtres conjugaux un fléau, il est un principe de notre droit pénal que l’on ne devrait pas perdre de vue : au tribunal, on ne juge ni une cause, ni un fléau social. On juge un individu. En fonction de sa personnalité et des circonstances.
Les agriculteurs manifestent dans le sud-ouest
Une centaine de manifestants à Montauban (Tarn-etGaronne), entre trois et quatre cents à Carcassonne (Aude), deux cents à Agen (Lot-et-Garonne) : les actions de protestation des agriculteurs contre le projet européen de révision de la carte des « zones défavorisées » se sont multipliées hier matin, alors qu’une délégation de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie était reçue au ministère de l’Agriculture à Paris.