«Mauvais message pour la jeunesse »
Jean Leonetti, maire (LR) d’Antibes, médecin cardiologue.
Les avantages d’une dépénalisation ?
Aujourd’hui, il y a des sanctions mais inappliquées… Or, depuis Montesquieu, on sait qu’il vaut mieux une sanction systématique mais légère plutôt que des sanctions très lourdes mais exceptionnelles. C’est plus dissuasif s’il y a un vrai risque d’être pénalisé.
Mais vous êtes contre, pourquoi ?
D’abord, parce qu’il n’y a pas de drogues douces ou de drogues dures. Il n’y a pas d’un côté la cocaïne dure et de l’autre le cannabis doux. Ensuite, il y a une relation entre certaines psychopathologies graves et la consommation. Même si on ne sait pas si le cannabis est le facteur déclenchant ou déterminant. Enfin, on sait, associé ou pas à l’alcool, que le cannabis est responsable d’accidents de la route. Et contrairement à l’alcool, on ne sait pas en doser le seuil. En l’état actuel des connaissances, je pense que toute dépénalisation risque d’être un mauvais message pour la jeunesse.
La légalisation peut-elle faire baisser la consommation selon vous, comme l’avancent certains militants ?
Bien sûr, lorsque le cannabis est en vente libre, il n’y a pas de trafic. Pour autant, ça ne fait pas diminuer de manière significative la consommation. Je me suis rendu aux Pays-Bas, et en tout cas, eux, ne l’ont pas constaté. Je ne crois pas à l’argument : c’est interdit donc attractif!
Que faire alors pour faire baisser la consommation?
Probablement une politique de prévention efficace : nous n’en avons pas, on est seulement dans la sanction. Il faut sensibiliser intelligemment les jeunes, on aurait de meilleurs résultats. Il faut convaincre en positif et non pas convaincre en négatif. Leur parler de vie saine, de respect de l’autre… Mais, bien sûr, mener une réflexion sur le sujet est une bonne chose, car la loi date de … c’est loin ! Il faut l’adapter.
Comment ?
On pourrait imaginer, par exemple, de coupler des sanctions à de l’éducation et de la prévention.