Cancers pédiatriques : la recherche progresse
On dénombre chaque année 45 000 nouveaux cas de cancer du poumon, dont 30 000 hommes pour 15000 femmes. Il se maintient à la 4e place dans les A.-M. (600 nouveaux cas en 2015) comme dans le Var (300 en 2015). L’incidence de cette pathologie est toujours en augmentation alors qu’elle stagne voire diminue chez l’homme. Pourquoi ? Parce que les femmes ont rattrapé les hommes en matière de tabagisme. Car la grande responsable est la cigarette. « 80% des cancers du poumon sont évitables, rappelle le Dr Olivier Castelnau, cancérologue à l’Institut Arnault-Tzanck de Saint-Laurent-du-Var et à la polyclinique Saint-Jean de Cagnes-surMer. C’est le deuxième cancer chez l’homme et le troisième chez la femme... mais aussi le plus mortel avec 30000 décès par an en France. » Cependant, la prise en charge a connu une double révolution ces dernières années. « La première a été la personnalisation des traitements grâce à l’émergence des thérapies ciblées, au milieu des années 2000, note le Dr Castelnau. Grâce à la génétique et à la biologie moléculaire, on s’est aperçu qu’une partie des cancers n’étaient pas dus au tabac mais étaient liés à une mutation de l’ADN de cellules bronchiques. Cette découverte a donc permis de développer des médicaments qui cibleraient ces mutations. Ils bénéficient à environ 15 % des patients. » La deuxième révolution, c’est l’immuno-oncologie. Le chirurgien azuréen explique : « Le système de défense de l’organisme est basé sur les lymphocytes: des globules blancs qui combattent les corps étrangers, les bactéries. Seulement, quand une tumeur se développe, elle met en sommeil le système immunitaire. L’immuno-oncologie consiste donc à trouver des molécules qui lèvent cette inhibition. » Ce seront ainsi les propres défenses immunitaires du patient qui vont le débarrasser du cancer. Environ 20% des malades (qui présentent un cancer du poumon métastatique) peuvent suivre ce traitement. « Il permet une rémission longue et prolongée. Certains patients, traités depuis 3 ans et qui avaient des cancers métastatiques, ont pu reprendre le travail, assure le Dr Castelnau. Auparavant prescrite après une chimiothérapie, l’immunothérapie est, depuis la fin de l’année dernière, accessible en première ligne chez des patients qui expriment un certain marqueur sensible au traitement, que l’on identifie au préalable. » Et, s’il y a pu avoir des cafouillages entre l’AMM (Autorisation de mise sur le marché) du Nivolumab (le traitement d’immunothérapie dont on parle) et le remboursement par la Sécurité sociale, désormais, les choses sont réglées. Une excellente nouvelle qui n’enlève rien au fait que l’arrêt du tabac est le premier « traitement » préventif. AX. T. La Fondation Flavien s’attache à récolter des fonds afin de financer la recherche sur les cancers pédiatriques. Aux côtés des spécialistes du Centre scientifique de Monaco, il a bénéficié d’une tribune lors de la e Biennale monégasque de cancérologie qui s’achève aujourd’hui. «Nous entrons dans la troisième année de financement. Les chercheurs ont obtenu des résultats qui devront être publiés prochainement» ,seréjouit « Réaliser les rêves d’enfants malades, c’est bien. Seulement, le rêve de mon fils Flavien, c’était de guérir (le jeune garçon est décédé en mars des suites d’un medulloblastome desmoplasique, Nldr) .Les chercheurs ne sont pas des communicants, des financeurs. Moi je sais le faire. Alors je veux m’en occuper. Trouver de l’argent pour leur permettre de poursuivre leurs travaux sur les cancers pédiatriques.» Initié début , un des projets de recherche du CSM financé grâce à la Fondation et au gouvernement monégasque porte sur les cancers pédiatriques du système nerveux central. Gilles Pagès, directeur de recherche à l’INSERM et chargé de mission au CSM détaille : « Les méduloblastomes sont des tumeurs qui atteignent le cervelet. Elles sont classées en quatre groupes de gravité. Dans % des cas, il existe des traitements curatifs. Cependant, ils sont agressifs et s’accompagnent chez l’enfant de séquelles, parfois graves. Les autres, % de patients, rechutent. Les recherches menées au CSM visent d’une part à essayer de trouver des traitements efficaces (pour les %) et moins lourds en termes d’effets secondaires, ce qui implique d’identifier des cibles thérapeutiques pertinentes. D’autre part, les équipes travaillent sur des traitements qui pourraient retarder l’issue fatale des % restants, voire être curatifs. Nous espérons démontrer la pertinence de certains traitements, notamment utilisés chez l’adulte, qui donnent de bons résultats chez l’enfant.»