Nos lecteurs ont la parole
Nice-Matin vous propose de participer à un débat sur un thème d’actualité. Le sujet du jour : Suppression des filières du bac, fausse bonne idée ou réelle avancée?
Le gouvernement souhaite révolutionner le baccalauréat. Fini les filières ES, S et L, le bac se composerait désormais de cinq épreuves finales dont un grand oral. Un changement profond du système d’examen, qui a près de ans, pour permettre aux lycéens de mieux se préparer à l’avenir post-bac et mieux choisir leurs études. Le bac se composera ainsi d’épreuves majeures et mineures. Deux disciplines dites majeures seront choisies dès la première parmi une dizaine de compositions comme par exemple mathématiques/sciences ou lettres/langues. Deux autres disciplines, cette fois mineures, s’ajouteront en enseignement facultatif. L’élève pourra ainsi choisir des disciplines complémentaires à celles qu’il avait choisi en majeures ou complètement différentes. Un bac plutôt scientifique pourra par exemple avoir une option sociale. Un choix qui sera tout de même encadré. L’épreuve de français de première, elle, sera maintenue. La philosophie se passera en terminale en même temps que le grand oral, c’est-à-dire à la mijuin. Les épreuves écrites des disciplines majeures auront lieu au printemps. Enfin, l’année sera redécoupée en semestre et non en trimestre. Cette transformation sera proposée par le ministre de l’Éducation nationale le février prochain au conseil des ministres.
Ce changement profond des filières du bac est-il une bonne idée pour vous? Les lycéens seront-ils mieux préparés pour leurs études supérieures?
Le choix de mettre un terme à ces ancestrales filières est, pour vous une aberration? Ou une véritable évolution positive?
Pensez-vous que la refonte du système scolaire du lycée permettra un abaissement du décrochage en première année d’études supérieures ?
Une aberration
Je pense que la suppression des filières traditionnelles est une aberration. Pourquoi ? Déjà parce que le discours de supprimer le favoritisme ne tient pas deux secondes. La filière scientifique tant mise en avant par notre système se retrouve encore dans la majorité des couples de matières majeures. L’histoire, elle, se trouve reléguée au second plan en étant couplée aux sciences économiques et sociales, alors que l’histoire est une science profondément liée à la littérature, il aurait fallu d’autres couples de majeures. On veut donner plus de chances aux jeunes mais le problème est structurel. On ne fait que gommer les inégalités sociales, mais en réalité, elles restent plus que présentes. La réussite par la force de la volonté est un mythe, le rêve américain c’est de l’autre côté de l’Atlantique. Cette réforme ne vise qu’à faire des économies sur l’éducation, au lieu d’ajouter des postes, on en supprime et on se retrouve avec des classes surchargées. Cela fait bien longtemps que ces hommes et femmes qui font la réforme n’ont pas mis un pied dans un établissement scolaire. Bien sûr, on ne demande pas l’avis des premiers concernés, les professeurs et les étudiants, il est vrai que ces énarques et polytechniciens connaissent mieux la pédagogie que ceux qui la pratiquent tous les jours. Il serait temps de se reconnecter. Comme on dit, « ce qui plaît au prince a force de loi », le mal est fait, on ne peut que souhaiter bonne chance aux futurs bacheliers qui seront encore plus perdus à l’entrée à l’université... s’ils sont sélectionnés évidemment, mais ça, c’est encore un autre débat. FLORIAN DRUSIANI, ÉTUDIANT, GORBIO JEAN NO
Sur Facebook
Le problème, pour moi, c’est l’apprentissage. L’école n’est pas là pour éduquer (ça c’est le rôle des parents), elle est là pour instruire ; sauf que depuis des années, on nivelle par le bas pour « donner une chance à tout le monde » du coup le niveau est de pire en pire. Avoir des bacheliers sans culture ni jugeote, ça ne sert à rien ...
AGNÈS DUPOND
C est du n’importe quoi, les filières permettent aux élèves de se spécialiser dans ce qu’ils souhaitent faire plus tard, maintenant on se retrouve dans un circuit général, donc il n y a plus lieu non plus de l’appeler Bac... Cela va permettre aux bons à rien d’avoir ce diplôme qu’ils n’auraient pas obtenu de façon normale et ce n’est pas pour autant qu’ils trouveront du boulot plus facilement, donc il va y avoir encore plus de chômeurs !
MARJORIE METZ VERGNES
Il faudrait déjà revoir le niveau à l’école primaire... comme le disait quelqu’un, nivellement par le bas, avec des gamins qu’on « traîne » depuis le CP, parce qu’on a supprimé le redoublement...
GAËL AILLET
Je ne pense pas que cela changera grand-chose au système, soit on « sait compter », soit « on sait lire ». Supprimer le redoublement n’est certainement pas la meilleure chose que l’Éducation nationale ait pu faire... Et le nivellement par le bas n’arrange rien. Les élèves n’auront jamais le niveau requis pour être lâchés dans la vie active... Les plus faibles vont se ramasser et baisser très rapidement les bras par la suite. L’apprentissage, voilà une vraie bonne idée !
CAÏN TUBAL
La France vient de dégringoler à la 34e place sur 51 concernant la maîtrise du langage écrit. Le gouvernement aura beau changer le thermomètre, le casser, le malade sera toujours malade.
FRANCIS, VAR
A mon avis, le bac n’est qu’une mascarade, un simple certificat de fin d’études... Ce n’est pas parce qu’on a le bac que l’on sait travailler. Le bac n’apporte rien – ah si, il atteste d’une certaine culture, mais en France on est élitiste, alors... N’oublions pas que beaucoup de jeunes ne sont pas faits pour les études et aimeraient travailler, mais comme le secteur professionnel n’embauche pas (on a supprimé l’apprentissage à partir de 14 ans pour le remplacer par des études), on use ses pantalons ou jupes sur les bancs de l’université, ce qui a pour effet de retarder l’entrée dans la vie active...
ERIC KLASEN
Ça ne changera rien. En supérieur, au lieu de demander un bac S, ils demanderont à avoir maths/physique ou une variante en matières majeures.
LYDIE FARGEAS
Je pense surtout qu’il y aura plus de gamins qui auront le bac, mais je ne suis pas sûre qu’ils soient meilleurs dans leurs études.