Vers la vérité
L’ancien militaire affirme qu’il s’agit d’un accident, mais sans fournir davantage de précisions pour l’instant. Le corps de la fillette a été en partie retrouvé. Les recherches reprennent aujourd’hui
Six mois après le drame, Nordahl Lelandais a avoué, hier, avoir tué la petite Maëlys. Des restes de la fillette ont été retrouvés à Saint-Franc, en Savoie. L’ex-militaire de ans, unique suspect, a affirmé que le décès de l’enfant était « involontaire ».
Un aveu et des questions. Après six mois de silence, Nordahl Lelandais a avoué hier avoir tué la petite Maëlys. L’ex-militaire de 34 ans, unique suspect dans l’affaire, a affirmé que le décès de l’enfant était «involontaire » mais a refusé dans l’immédiat de s’exprimer sur les circonstances de sa mort, a indiqué le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat. Preuve de son soudain souhait de coopération, il a fourni aux enquêteurs les indications qui ont permis de retrouver des restes de la fillette, à l’issue de difficiles recherches dans la montagne enneigée : le crâne de l’enfant et un «os long» ont été découverts en fin d’après-midi. «Ce soir, les parents de Maëlys savent que leur fille est morte, qu’elle a été tuée», a déclaré avec émotion le procureur, reconnaissant que la journée avait été très éprouvante pour tout le monde. Jusqu’ici, l’ancien maîtrechien avait farouchement nié son implication dans la disparition de Maëlys dans la nuit du 26 au 27 août, lors d’une fête de mariage à Pont-deBeauvoisin (Isère).
Au fond de gorges escarpées
Sur les conseils de son avocat Alain Jakubowicz, il s’est ravisé après la récente découverte d’une trace de sang de l’enfant sous les tapis de sol du coffre de son véhicule, désossé par les enquêteurs. A sa demande, il a été entendu tôt hier matin par les juges d’instruction, et a été conduit dans les très escarpées gorges de Chailles, près du village de Saint-Franc (Savoie) où il a admis s’être débarrassé de la dépouille de l’enfant. Dans un premier temps, il avait déposé le corps «à proximité» de la maison de ses parents à Domessin et était «retourné au mariage». Ce n’est que plus tard qu’il est «revenu récupérer le corps » puis l’a abandonné dans la montagne, a détaillé le procureur, ajoutant que Lelandais avait présenté ses excuses aux parents de Maëlys. Devant les juges d’instruction, Nordahl Lelandais, «était totalement anéanti, en pleurs, et a tout de suite souhaité parler de Maëlys à ses parents», a expliqué Me Jakubowicz. Il a ajouté que « ce qui comptait était de retrouver le corps». Or Lelandais « n’était pas sûr de retrouver l’endroit. On a appelé une déneigeuse. Petit à petit, on a vu qu’il se réappropriait les lieux». «Il a eu un déclic. Ce qu’il a indiqué était exact », a poursuivi Me Jakubowicz.
Il va être réentendu
«Naturellement, l’instruction va se poursuivre», a relevé Jean-Yves Coquillat. Nordahl Lelandais « sera réentendu prochainement sur les faits et sur la manière dont la mort a été donnée, puisque nous n’avons pas la réponse pour l’instant ». D’importants moyens ont été déployés toute la journée sur le terrain. Des chiens spécialisés dans la recherche de corps, un laboratoire mobile et une vingtaine d’experts de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) étaient sur place afin d’identifier au plus vite les résultats des fouilles. Suspendues peu avant 20 heures, les recherches pour retrouver le reste de la dépouille reprendront ce matin. Un dispositif a été mis en place pour protéger la zone.