Jacques Peyrat : « Là où il est Spaggiari s’en contrefout »
C’est avec un franc éclat de rire que Jacques Peyrat a accueilli la nouvelle, quand NiceMatin l’a appelé hier après-midi. L’ex-avocat d’Albert Spaggiari jubile avec son francparler habituel : « C’est logique : il tient à son pognon ». À la veille de l’ouverture du procès Cassandri, l’ancien maire de Nice (1995-2008) avait confié à Nice-Matin sa certitude : l’ancien truand n’est pas le « cerveau » du casse de la Société générale en 1976, comme il l’a prétendu sous un pseudo dans son livre paru en 2008. « C’est ce que j’ai toujours pensé. Je ne suis donc pas étonné... » Oui mais ! S’il s’est refusé à croire « Amigo », Me Peyrat ne se fie pas davantage au Jacques Cassandri de 2018. « Mon avis, c’est qu’il fait peut-être partie des 23 qui sont descendus dans le trou. Et il n’est pas impossible du tout qu’une partie de l’argent que l’on a trouvé provienne du casse. Albert [Spaggiari, ndlr] s’était plaint auprès de moi que ceux qu’il appelait “les voyous” n’avaient pas respecté leur contrat : à savoir leur remettre la moitié de la vente des bijoux et des lingots d’or, qu’ils avaient fourgué auprès de leurs receleurs habituels. »
« Prêts à tout pour éviter la prison » Cerveau de l’affaire, non. Mais cheville ouvrière du gang des égoutiers, « ça oui, c’est très possible », maintient Jacques Peyrat. «Je ne trouve pas sot qu’il fasse ces déclarations fracassantes, si la justice ne peut justifier le blanchiment autrement que par le revenu du casse. Les voyous sont des voyous. Ils sont prêts à tout pour obtenir de l’argent par des moyens autres que le travail, et pour éviter la prison... » Où est la vérité ? Seul Cassandri le sait. Une certitude : Albert Spaggiari, disparu en 1989 et élevé au rang de mythe de la cambriole, conserve en quelque sorte son titre de « casseur du siècle » toutes catégories. Pas de quoi émouvoir son ancien avocat : « Là où il est, il s’en contrefout ! »