Nice-Matin (Cannes)

Var : collision mortelle de vélorail à Pourcieux en correction­nelle

-

Une pénible affaire d’accident mortel, le 23 septembre 2012 sur le circuit «vélo rail» de la Sainte Baume à Pourcieux, a abouti à un procès pour «homicide involontai­re » devant le tribunal correction­nel de Draguignan. Celui-ci a relaxé les trois chefs de familles impliqués dans une collision entre trois chariots à pédales, circulant sur un tronçon d’une ancienne voie ferrée désaffecté­e. Ce jour-là, ce qui devait être une agréable journée familiale en plein air, organisée par un comité d’entreprise, s’est terminé en drame. En arrivant vers la fin de ce parcours touristiqu­e, le chariot occupé par un couple de retraités a été percuté par l’arrière par un autre chariot, qui venait lui-même d’être percuté en descente par un troisième engin.

Sécurité et freinage

Dans le choc, une dame de 63 ans a été éjectée du chariot où elle se trouvait, sa tête a heurté le rail, et l’un des chariots qui suivaient lui a roulé sur la main. Gravement blessée, la malheureus­e est restée tétraplégi­que pendant un an et demi, avant de succomber à ses blessures. Le médecin expert consulté a été catégoriqu­e : l’accident de vélorail était la cause directe de son décès. L’enquête a abouti à la mise en cause de trois personnes qui occupaient les deux chariots impliqués dans la collision. Il leur était reproché un homicide par imprudence, pour n’avoir pas respecté les distances de sécurité imposées par l’exploitant de cette activité, à savoir 50 m entre deux chariots, portés à 100 m en descente. «Il n’y a pas eu d’expertise des “vélorail ” dans ce dossier», a souligné la présidente du tribunal. C’était là que le bât blessait, parce que les prévenus ont tous indiqué que, si les consignes de sécurité leur avaient bien été rappelées plusieurs fois, ils avaient été surpris par la lourdeur des chariots et la difficulté à freiner. Tous ont contesté s’être amusés à se percuter. Quant aux distances de sécurité, ils ont expliqué qu’elles se réduisaien­t malgré eux en montée, et quand l’organisate­ur arrêtait le convoi pour que chacun puisse prendre des photos. La défense a souligné les dangers de cette activité, déplorant que les chariots ne disposent pas de systèmes de sécurité suffisants pour une pratique familiale avec des enfants. Notamment en ce qui concernait l’efficacité du freinage. Le tribunal leur a donné gain de cause en les relaxant. Le procureur avait requis quatre mois de prison avec sursis contre chacun. G. D.

Newspapers in French

Newspapers from France