Nice-Matin (Cannes)

SNOWBOARDC­ROSS Et si c’était déjà son année ? Trois questions décalées Le chiffre L’anecdote

Julia Pereira n’a que 16 ans mais vise une médaille olympique. La licenciée de Back to Back à Isola 2000 vit une année complèteme­nt dingue, où elle pointe à une 7e place mondiale

- ROMAIN LARONCHE Fan de T. Ramoin

Dès le début d’année, Julia Pereira avait fait de ces JO un objectif. A 16 ans et pour sa première saison complète en Equipe de France, c’était osé. « Une année réussie serait de me qualifier sur toutes les Coupes du monde, je veux finir dans le “top 10” et surtout aller aux JO », disait-elle en décembre dernier. Deux mois plus tard, la voilà encore au-delà de ses espérances. Qualifiée pour les Jeux de PyeongChan­g avec une septième place mondiale, mais surtout deux podiums (3e place à Cervinia puis à Feldberg), la licenciée de Back to Back à Isola 2000 est allée, comme à son habitude, extrêmemen­t vite vers les sommets. La saison dernière, elle avait remporté le classement général de la Coupe d’Europe pour sa première participat­ion, en étant la plus jeune snowboarde­use du circuit. Elle avait aussi décroché deux médailles mondiales chez les Juniors (le titre par 1/

Quel objet vous ne pouviez pas oublier ?

équipe, le bronze en individuel). Voilà aujourd’hui la lycéenne, en première au pôle France d’Albertvill­e, à seulement 16 ans qualifiée pour le plus grand rendez-vous planétaire d’hiver. En Corée du Sud, elle est quasiment la benjamine des Bleus, juste derrière sa collègue de classe Tess Ledeux (slopestyle), de deux mois sa cadette. Mais celle qui totalise 17 titres nationaux depuis les kids n’entend pas faire parler d’elle pour sa précocité, mais plutôt pour ses résultats. « J’ai déjà fait deux podiums, alors pourquoi pas trois », disait-elle la veille de prendre l’avion pour PyeongChan­g. « Ça réfléchit dans mon petit cerveau, en plaisantai­t la Saint-Cézarienne. En tout cas, je fais tout pour avoir mes chances ». « “Hipo”. C’est mon doudou. Il me suit partout. C’est mon porte-bonheur, mon fils. Je l’ai oublié sur une course, je n’étais pas bien ». Chez ses rivales, on se méfie de cette adolescent­e au caractère bien trempé, qui n’a pas hésité à quitter son cocon familial pour l’internat dès la 6 . « J’arrive doucement maise surement. Avec deux podiums et une 7e mondiale, on me voit désormais comme une sérieuse rivale. Et ça, c’est cool ». Jusqu’où peut aller celle qui a grandi aux pieds des pistes d’Isola 2000 lorsque ses parents tenaient le restaurant “Le Spot”, lieu de rendezvous des riders ? « Elle est partie pour avoir une belle carrière, glisse Tony Ramoin, l’idole de sa jeunesse, très attentif aux résultats de Julia. « Elle a la hargne, les dents longues et même si techniquem­ent il y a encore du boulot, notamment sur son explosivit­é, elle a fait ses preuves très vite. Elle a eu la chance d’arriver dans une équipe de 2/ France très performant­e. Avec Chloé (Trespeuch, 2e mondial), Charlotte (Bankes, 3e) et Nelly (Moenne-Loccoz, 4e), c’était soit elle progressai­t à l’entraîneme­nt et ça la tirait vers le haut, soit elle se retrouvait à la ramasse. On voit le résultat ». Le résultat, c’est un podium qui a moins de 15 jours, un statut d’outsider et le plein de confiance avant d’entrer sur le boarder de Bokwang? « Pas confiante, mais reboostée, précise-t-elle. Avant Feldberg (3e), j’avais loupé mes deux courses d’avant (13e et 17e). Je suis stressée et excitée, mais j’ai surtout hâte d’y être ». Sur place, ses parents, une tante, ses grands-pères, une grand-mère, et des amis de ses parents viendront la supporter.

Quelle personne espérez-vous voir éveillée la nuit prochaine devant sa télé ?

« J’espère que plein de gens vont se lever (rires). Sinon, c’est Candice, ma meilleure amie de St-Etienne-de-Tinée. Elle était à deux doigts de venir, mais elle n’avait jamais pris l’avion et n’a pas de passeport. Je suis sûre qu’elle sera devant la tv ». Seul son petit frère Sacha, qui ne pouvait pas manquer l’école, n’est pas du voyage. « C’est un gros voyage, coûteux, mais je suis contente de leur faire vivre cet événement ». A Isola 2000, on a déjà promis de veiller pour regarder la course de la jeune prodige du club. « On ira en boîte de nuit, puis on se retrouvera au Spot », assure François Olivier, son président de club. Dans la matinée coréenne ou la nuit isolienne, Julia Pereira aura son fan-club qui retiendra son souffle. Pour finir ivre de joie ? La nuit prochaine (heures françaises) : à partir de 2h du matin. 3/

“Il

faut qu’elle se fasse plaisir, qu’elle en profite. Elle a tout à gagner et rien à perdre. Elle ne doit pas se prendre la tête par rapport à l’événement. Même si elle déteste entendre ça, elle a le temps. En même temps, elle a une chance de médaille, mais je n’ai pas envie de lui en demander trop à son âge. Sa saison est déjà largement réussie.”

François Olivier, président de Back to Back à Isola . « J’étais complèteme­nt fan ».

Quels sont vos rituels le matin d’une compétitio­n importante ?

« Cette année, je me suis mise au réveil musculaire avant la compétitio­n. Et après la compétitio­n, je vais marcher pendant - minutes. Soit j’appelle ma maman, soit je mets le casque et j’écoute de la musique à fond ».

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(Photos DPA/MaxPPP) Julia Pereira lors de son e podium à Feldberg, le  février. Snowboardc­ross Depuis le début de la Coupe du monde, en septembre en Argentine, Julia Pereira est entrée foisdansle“top” en  épreuves. Sa plus mauvaise place : e. Lorsque Tony Ramoin...

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