Pierre Lescure : « C’est le vote, mais ce n’est pas un désaveu »
En tant que maire de Cannes et membre de droit du conseil d’administration, David Lisnard a participé au suffrage « scélérat ». Mais ce dernier, qui a toujours entretenu de bonnes relations avec Gilles Jacob, en déplore le résultat. « Je regrette qu’il ait été évincé, car au-delà du respect qu’il inspire pour avoir hissé le Festival au sommet mondial de l’événementiel culturel, il continue de porter un regard aiguisé et pertinent sur ce que doit être le Festival à l’avenir, en restant fidèle à ses fondamentaux artistiques internationaux et organisationnels », souligne le premier édile, tout en ne voulant offenser personne, à commencer par son successeur. « Gilles Jacob manquera au conseil d’administration, mais quoi qu’il en soit, c’est le président et son staff qui dirige le Festival, ce qui est normal ».
« Gilles Jacob ne décidait plus de quoi que ce soit »
De son côté, Pierre Lescure, évoque « un toilettage obligatoire des statuts du Festival, un chantier qui nous a pris deux ans, en lien avec le ministère de la Culture et le CNC (Centre National du Cinéma). Moi, j’aurais aimé que tout le monde reste au conseil d’administration, mais c’est le vote…». Et le président de tempérer : « Ce n’est pas un désaveu de l’action extraordinaire de Gilles Jacob, comme délégué général, puis comme président, qui a fait exploser le Festival en le faisant entrer dans la modernité. Dieu soit loué, il reste le président de Cinéfondation, et il représente une morale, une vigie au regard attentif et pertinent sur les productions mondiales du e art ». Autrement dit, l’éviction de Gilles Jacob n’a aucun rapport avec d’éventuelles tensions entre anciennes et nouvelles équipes au pouvoir. « Pas du tout, puisque c’est Gilles Jacob lui-même qui m’a proposé à sa succession ! Mais ce n’est pas le sujet…». Ceci étant dit, Pierre Lescure estime néanmoins que ce vote ne change pas grand-chose à l’histoire du FIF, ni à son avenir. « Gilles Jacob n’a pas été élu, ça peut paraître cruel, mais les anciens présidents d’honneur ne siégeaient pas non plus au conseil. Gilles Jacob n’est plus président depuis quatre ans, et ce n’est pas lui qui décidait de quoi que ce soit. Mais il a écrit un p… de bon bouquin!». Façon de dire que la page n’est pas définitivement tournée…