Nice-Matin (Cannes)

Napoléon: «L’image vivante»

- PHILIPPE DEPETRIS

Depuis sept ans, Jean-Gérald Larcin s’est glissé dans le rôle de Napoléon. Ce Belge, bijoutierj­oaillier dans le civil et originaire de Waterloo (ça ne s’invente pas !), a remplacé le titulaire officiel du rôle, l’avocat Franck Samson, qui a maintenant pris sa retraite. Sa ressemblan­ce physique indéniable et la passion qui l’anime pour le personnage légitimise­nt d’autant plus sa prestation. « L’histoire de Napoléon me passionne depuis mon plus jeune âge, dit-il. Et je suis fier de le représente­r lorsqu’on m’invite lors de reconstitu­tions historique­s d’événements napoléonie­ns, comme le débarqueme­nt de l’Île d’Elbe. J’étais d’ailleurs déjà venu il y a sept ans à Golfe-Juan à la place de Franck.» Mais n’allez pas croire qu’être l’Empereur est une sinécure. Il a fallu que Jean-Gérald passe un examen pour être agréé auprès du service historique des armées, au fort de Vincennes, et qu’il apprenne tout le protocole de l’empire. Désormais, tout au long de l’année, il commande pour de bon les troupes. « J’ai commencé comme simple soldat du 8e de ligne et lorsqu’il a fallu trouver un Napoléon, j’ai été choisi par les troupes. » Flanqué de ses aides de camp, officiers d’ordonnance, colonels, grognards et de sa cour, Jean-Gérald enfile l’uniforme bien connu des foules avec la redingote, les décoration­s et le bicorne. Et préside aux défilés et autres festivités impériales ainsi qu’aux reconstitu­tions de bataille. C’est dire si son week-end Golfe-Juanais a été chargé. Point de mire de tous les regards, le personnage est filmé, photograph­ié, interviewé et interpellé: « C’est une fierté pour moi de pouvoir ainsi assurer cette charge dans le plus profond respect de l’histoire. » Pour autant, une fois le costume déposé, il redevient Monsieur tout-le-monde. Sans état d’âme, il retrouve son sympathiqu­e accent belge. « Je ne suis pas l’Empereur, je n’en suis que l’image vivante ! » Plus d’une fois…

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