Services à la personne : le secteur a besoin de bras
Auxiliaires de vie, personnels soignants, aide aux enfants ou aux personnes handicapées... De plus en plus recherchés, ces métiers peinent à recruter. Voici les raisons et les moyens de postuler
Sur le front de l’emploi, le goût des autres a de beaux jours devant lui. L’aide à la personne est un « secteur porteur et plein d’avenir », indique Audrey Tsarnavas, conseillère à l’agence Pôle Emploi de Nice-Nord, qui co-organise le premier « Forum de la Silver économie » le 23 mars. Les raisons de postuler et d’espérer.
■ Pourquoi le secteur est-il si porteur ?
« Dans les Alpes-Maritimes, un salarié sur quatre travaille dans les services à la personne. Et ce secteur pourrait créer 300 000 emplois d’ici 2020 ! », poursuit Audrey Tsarnavas. L’aide aux seniors y tient une bonne place. «On se dirige de plus en plus vers leur maintien à domicile. C’est une volonté du gouvernement. Les maisons de retraite ne peuvent absorber toute la demande - surtout sur la Côte d’Azur, où elles sont déjà à saturation. » Les grands acteurs de l’économie ont bien saisi les opportunités liées à l’évolution de notre société. A l’image de La Poste, qui met les facteurs à contribution avec le service Veiller sur mes parents. Mais l’aide à la personne ne se résume pas aux seuls seniors. « Il y a d’importants besoins de gardes d’enfants, avec des femmes beaucoup plus actives aujourd’hui », remarque Souad Boujemaa, conseillère Pôle Emploi au Cannet (06).
■ Quels métiers sont concernés ?
Deux grandes « familles » se distinguent. D’une part, la santé : infirmiers, aides-soignants, agents hospitaliers, ergothérapeutes... De l’autre, l’action sociale : aide à domicile, aide ménagère, crèches et garde d’enfants, animation en Ehpad, accompagnement de personnes en difficulté... « Auxiliaire de vie est le métier le plus demandé », précise Audrey Tsarnavas.
■ Est-ce vraiment si simple de postuler ?
« Auparavant, on se dirigeait vers l’aide à domicile un peu par défaut. Désormais, le métier se professionnalise, est soumis à des normes ISO », prévient Souad Boujemaa. Principal sésame : le DEAES (Diplôme d’Etat d’accompagnement éducatif et social), diplôme de niveau bac. CAP Petite Enfance ou Bafa sont requis pour certains métiers. Ceux de la santé restent conditionnés à l’obtention d’un diplôme d’Etat. Pour les autres, l’offre de formation s’est multipliée, avec des aides de la Région. Pôle Emploi propose d’accompagner les demandeurs, y compris pour la VAE (validation des acquis de l’expérience).
■ Quelles sont les qualités requises ?
« Disponibilité horaire et d’écoute, autonomie, mobilité, empathie, bienveillance. Il faut l’envie d’aider », résume Audrey Tsarnavas. « Savoir s’adapter et aimer les gens. Se mettre à leur place », complète Souad Boujemaa.
Ce qui freine ?
Les efforts physiques, l’attention psychologique, la difficulté à dissocier vies personnelle et professionnelle... Mais surtout, des rémunérations peu incitatives, à peine au-dessus du Smic. « Les entreprises et associations font des efforts sur les rémunérations annexes », relève Audrey Tsarnavas. Dans tous les cas, Souad Boujemaa préconise une immersion avant de se lancer. « D’abord s’évaluer ; ensuite, se former ».