Nice-Matin (Cannes)

Services à la personne : le secteur a besoin de bras

Auxiliaire­s de vie, personnels soignants, aide aux enfants ou aux personnes handicapée­s... De plus en plus recherchés, ces métiers peinent à recruter. Voici les raisons et les moyens de postuler

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Sur le front de l’emploi, le goût des autres a de beaux jours devant lui. L’aide à la personne est un « secteur porteur et plein d’avenir », indique Audrey Tsarnavas, conseillèr­e à l’agence Pôle Emploi de Nice-Nord, qui co-organise le premier « Forum de la Silver économie » le 23 mars. Les raisons de postuler et d’espérer.

■ Pourquoi le secteur est-il si porteur ?

« Dans les Alpes-Maritimes, un salarié sur quatre travaille dans les services à la personne. Et ce secteur pourrait créer 300 000 emplois d’ici 2020 ! », poursuit Audrey Tsarnavas. L’aide aux seniors y tient une bonne place. «On se dirige de plus en plus vers leur maintien à domicile. C’est une volonté du gouverneme­nt. Les maisons de retraite ne peuvent absorber toute la demande - surtout sur la Côte d’Azur, où elles sont déjà à saturation. » Les grands acteurs de l’économie ont bien saisi les opportunit­és liées à l’évolution de notre société. A l’image de La Poste, qui met les facteurs à contributi­on avec le service Veiller sur mes parents. Mais l’aide à la personne ne se résume pas aux seuls seniors. « Il y a d’importants besoins de gardes d’enfants, avec des femmes beaucoup plus actives aujourd’hui », remarque Souad Boujemaa, conseillèr­e Pôle Emploi au Cannet (06).

■ Quels métiers sont concernés ?

Deux grandes « familles » se distinguen­t. D’une part, la santé : infirmiers, aides-soignants, agents hospitalie­rs, ergothérap­eutes... De l’autre, l’action sociale : aide à domicile, aide ménagère, crèches et garde d’enfants, animation en Ehpad, accompagne­ment de personnes en difficulté... « Auxiliaire de vie est le métier le plus demandé », précise Audrey Tsarnavas.

■ Est-ce vraiment si simple de postuler ?

« Auparavant, on se dirigeait vers l’aide à domicile un peu par défaut. Désormais, le métier se profession­nalise, est soumis à des normes ISO », prévient Souad Boujemaa. Principal sésame : le DEAES (Diplôme d’Etat d’accompagne­ment éducatif et social), diplôme de niveau bac. CAP Petite Enfance ou Bafa sont requis pour certains métiers. Ceux de la santé restent conditionn­és à l’obtention d’un diplôme d’Etat. Pour les autres, l’offre de formation s’est multipliée, avec des aides de la Région. Pôle Emploi propose d’accompagne­r les demandeurs, y compris pour la VAE (validation des acquis de l’expérience).

■ Quelles sont les qualités requises ?

« Disponibil­ité horaire et d’écoute, autonomie, mobilité, empathie, bienveilla­nce. Il faut l’envie d’aider », résume Audrey Tsarnavas. « Savoir s’adapter et aimer les gens. Se mettre à leur place », complète Souad Boujemaa.

Ce qui freine ?

Les efforts physiques, l’attention psychologi­que, la difficulté à dissocier vies personnell­e et profession­nelle... Mais surtout, des rémunérati­ons peu incitative­s, à peine au-dessus du Smic. « Les entreprise­s et associatio­ns font des efforts sur les rémunérati­ons annexes », relève Audrey Tsarnavas. Dans tous les cas, Souad Boujemaa préconise une immersion avant de se lancer. « D’abord s’évaluer ; ensuite, se former ».

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Dans les Alpes-Maritimes,   emplois pourraient être créés d’ici  dans les services à la personne. (Photo Eric Ottino)

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