Nice-Matin (Cannes)

Cocorico jusqu’au bout ? La phrase “

- ROMAIN LARONCHE (AVEC R.B.)

Et si cette frénésie de succès bleu-blancrouge se poursuivai­t encore ce week-end. Avec quatre victoires en six étapes, le ratio est déjà phénoménal (lire chiffre ci-contre). Mais peut-il se poursuivre jusqu’au Graal, à savoir la victoire au classement général ? Ce qui serait une première depuis 21 ans et Laurent Jalabert. A regarder de près le général ce matin, on est en droit d’y croire. Julian Alaphilipp­e ne pointe plus qu’à 22 secondes de Luis Leon-Sanchez et il a vu Wouter Poels, peut-être son plus sérieux rival, quitter la course avec une fracture de la clavicule après sa chute dans la descente vers SaintPaul-de-Vence. Pour le dernier vainqueur tricolore, rien n’est acquis pour autant.

Jalabert : « Julian ne m’a pas rassuré »

« On a déjà eu des Français proches de la victoire au général. Tony Gallopin était leader la veille du chrono du col d’Eze (en 2015). Ce n’est pas fait encore pour Julian. Il est bien placé pour gagner, mais il peut disparaîtr­e d’un coup, car il y a encore deux étapes très dures », analyse le consultant pour France télévision­s. « Et aujourd’hui (hier), il ne m’a pas tellement rassuré. Il est bien mais ne survole pas la course. Et LeonSanche­z est un vieux briscard, qui sait manoeuvrer. Il était en difficulté aujourd’hui et il fait 4e. Ce matin, son premier adversaire (Poels) était à 15 secondes, ce soir à 22’’ (Alaphilipp­e) ». L’Espagnol de 34 ans compte en tout cas vendre chèrement sa peau : « Demain (aujourd’hui), c’est l’étape-clé pour tout le monde. Je n’ai pas reconnu le col, mais mes coéquipier­s installés à Monaco oui. C’est une montée longue difficile. Tout le monde est fatigué, ce sera difficile, notamment avec la pluie et le froid (la pluie est attendue en abondance à La Colmiane, mais il ne devrait pas y avoir de neige). En tout cas, on va défendre ce maillot jaune jusqu’à dimanche ». Si le vainqueur en 2009 prend très au sérieux la menace Julian Alaphilipp­e, il cite bon nombre de rivaux dangereux pour sa tunique. « C’est vrai qu’avec l’abandon de Poels, la course a changé. Mais Sky, avec Henao, va chercher à prendre sa revanche. Et puis, il y a Wellens, Soler, Izagirre, Yates ». Dix coureurs sont pointés dans la même minute. Soit autant de menaces. Certains ne s’en cachent pas, à l’image de Marc Soler, le maillot blanc, étonnant 3e. « Je passerai peut-être à l’offensive. Je suis bien placé pour jouer la victoire. L’important est de conserver cette place sur le podium, mais si je peux viser plus haut, je ne m’en priverai pas ». Pour Thomas Voeckler, en réussite au niveau pronostics en ce moment, c’est clairement le jeune Français de la Quick Step son favori. « Vu les conditions météo, je crois en Julian. C’est un artiste sous la pluie. Les autres vont laisser du jus, lui va se balader et il va lui rester des forces pour la dernière montée ». L’année dernière, le Montluçonn­ais avait craqué dans l’ascension du col de la Couillole. Mais le profil moins pentu de La Colmiane, couplé à la pluie et à la retraite de Contador (intenable

Quatre victoires françaises en six jours, on ne va pas bouder notre plaisir. On nous a demandé pendant tellement d’années, à nous coureurs français, “qu’est-ce que vous branlez, vous n’êtes bons à rien”, que là on boit du petit lait. Faut vraiment savourer”.

Thomas Voeckler, désormais consultant pour France Télévision­s

l’an passé), pourrait cette fois lui sourire. Même s’ils nous ont déjà largement gâtés, les Français n’ont peut-être pas terminé leur formidable moisson.

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(Photos AFP et Eric Ottino Julian Alaphilipp­e et Tim Wellens visent la même chose : le maillot jaune toujours détenu par Luis Leon-Sanchez.

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