Nice-Matin (Cannes)

FORMULE  Prost déboule sur la Prom’ LE PROGRAMME

À près de cent jours du retour du Grand Prix de France au Castellet, le quadruple champion du monde et le pilote Renault Nico Hülkenberg vont faire vibrer la Promenade des Anglais

- Textes : Gil Léon

Le roi est mort, vive le roi ! Alors que sa Majesté Carnaval vient à peine de se consumer dans le ciel de la baie des Anges, Nice et la Promenade des Anglais vont encore vibrer demain grâce à un show d’un tout autre genre. Au revoir lampions et cotillons, salut champions ! Après les chars multicolor­es coiffés de grosses têtes, place à deux Formule 1 pilotées par un casque d’or, quatre fois couronné, et un pensionnai­re du paddock actuel : Alain Prost et Nico Hülkenberg. Oui, vous avez bien lu. Non, vous ne rêvez pas. Le temps d’une démonstrat­ion exceptionn­elle, demain, en marge de l’apothéose azuréenne du Paris-Nice cycliste, l’emblématiq­ue artère longeant les flots bleus va vibrer comme au temps jadis. Comme lors des six éditions du Grand Prix automobile de Nice organisées entre 1932 et 1947, quand les Bugatti, Maserati et Alfa Romeo des forçats du bitume, Louis Chiron, Achille Varzi, Tazio Nuvolari et compagnie, tutoyaient la limite sur un fil et sans filet. Cette fois, point de rodéo contre le chrono, toutefois. Car ces chevaux-là, exclusivem­ent estampillé­s Renault, ne seront cravachés que pour le plaisir des yeux et des oreilles. Pour un plein des sens gratuit.

Quand Nice double Marseille...

Ainsi l’a voulu Christian Estrosi. Initiateur numéro 1 de la renaissanc­e varoise du GP de France prévue les 22, 23 et 24 juin prochains sur le circuit Paul-Ricard, le maire de Nice tenait à lancer les festivités à domicile. Clin d’oeil savoureux, le voilà donc qui plonge à la corde pour doubler Marseille et son vieux port où doit se dérouler un roadshow similaire juste avant l’échéance majuscule... Figurant parmi les principaux partenaire­s de la manche Une homme, une machine. Alain Prost et la Renault RE. Flash-back : en , sur le papier, ce tandem possède tous les atouts pour permettre au constructe­ur français de marquer une première fois de son empreinte les tablettes du championna­t du monde de Formule . Celui que l’on ne surnomme pas encore le « Professeur » s’empresse d’ailleurs d’annoncer la couleur. Dès la troisième tricolore, Renault Sport, via son départemen­t Classic, se charge du scénario et de la mise en scène. Dès aujourd’hui, un village F1 ouvre ses portes devant le théâtre de Verdure. Exposition, simulateur­s, atelier de changement de roues : de quoi monter en puissance jusqu’au clou du spectacle. Rendez-vous rugissant fixé demain sur une piste de l’éphémère empruntant le parcours final de l’ultime étape de la « course au soleil ». Toujours prêt à remonter le temps, l’illustre ambassadeu­r du Losange déboulera alors au volant de la RE40 avec laquelle il avait affronté le Brésilien Nelson Piquet dans un duel féroce, échéance, le Grand Prix de France disputé le  avril au Castellet, il réalise un fabuleux carton plein : pole position, meilleur tour en course, victoire ! Les trois autres succès enchaînés ensuite à SpaFrancor­champs (GP de Belgique), Silverston­e (Grande-Bretagne) et Zeltweg (Autriche) le propulsent en tête de la hiérarchie. Mais le ciel va se couvrir. Coup de frein à Zandvoort en 1983 (voir ci-dessous). Frisson intense en perspectiv­e. Les spectateur­s ayant assisté à pareille démonstrat­ion lors de l’étape varoise des World Series by Renault 2011, au Castellet, où à l’occasion du 9e Grand Prix Historique de Monaco (2014), en savent quelque chose. Avant de mettre le cap sur l’Australie et Melbourne, théâtre de l’ouverture du championna­t 2018, Hülkenberg, lui, s’amusera dans le baquet d’une Lotus-Renault E20. Une descendant­e beaucoup plus jeune... qui elle aussi a embrassé la victoire en son temps aux mains d’un certain Kimi Räikkönen (GP d’Abu Dhabi 2012). (Pays-Bas), où le porte-drapeau tricolore s’accroche avec Nelson Piquet, son rival numéro . Le pire survient du côté de Kyalami (Afrique du Sud), l’ultime virage décisif. Turbo en rade, Prost doit s’arrêter au e tour, laissant le Brésilien de l’équipe Brabham-BMW filer vers une couronne qui lui échappe pour  petits points. De quoi précipiter un divorce brutal avec l’équipe du Losange... AUJOURD’HUI : DEMAIN :

 ??  ?? Jamais deux sans trois ! Après les piqûres de rappel au Castellet (à gauche, avec son fils Nicolas, lors de l’étape française des World Series by Renault ) et à Monaco (ci-dessus, en , sur la piste du e Grand Prix Historique), Alain Prost...
Jamais deux sans trois ! Après les piqûres de rappel au Castellet (à gauche, avec son fils Nicolas, lors de l’étape française des World Series by Renault ) et à Monaco (ci-dessus, en , sur la piste du e Grand Prix Historique), Alain Prost...

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