« Matt Pokora a tué Claude
Télévision, musique, cinéma, spectacles, ex-directeur de la Star Ac’, etc. Gérard Louvin a eu mille vies. L’une d’entre elle se love dans une villa ramatuelloise acquise en . Mais c’est de Paris qu’il parle de son époque « montagnes russes », embarqué dans la folle « loco Claude François » dont il fut l’indispensable directeur artistique de à .
Comment se rend-on indispensable auprès de Claude ?
Il a vu que ça marchait bien avec Alain Chamfort dont j’étais le manager et il m’a proposé de devenir son directeur artistique. J’y connaissais rien mais il m’a dit : « Tu vas apprendre ! » C’est une époque que les gens ne connaissent plus. Il y avait des éditeurs qui proposaient des chansons aux interprètes. Mon boulot consistait à les écouter, faire le tri et choisir les titres avec Claude. C’était marrant, je débutais et je recevais des grosses stars comme Bécaud, qui me demandaient : « Est-ce que ça va lui plaire ? ». Il avait aussi toujours un coup d’avance grâce à un correspondant aux États-Unis qui lui envoyait régulièrement les quinze premiers hits du Billboard. Moi j’écoutais et classais tout ça pour voir si ça pouvait être adapté en français pour Claude.
Quelques exemples de tubes repérés ?
Le Lundi au soleil, c’est Patrick Juvet qui est venu me le jouer au piano droit. Mais ma plus grande fierté c’est Le Téléphone pleure. Je recherchais quelque chose de
‘‘ différent pour Claude... Au départ, c’était un titre de country, Telephone Call, qui était destiné à Joe Dassin. J’ai bloqué le titre tout de suite. Claude s’est foutu de ma gueule : « C’est n’importe quoi, je ne chanterai jamais ça ! » (rires).
Mais comme il manquait un titre sur l’album Le Mal-Aimé, il me dit : « Tiens, fais-moi réécouter ta merde». Et là, il s’arrange avec l’éditeur, retravaille complètement le truc avec JeanPierre Bourtayre et il co-signe l’un de ses plus gros succès !
Les ans de sa disparition évoquent quoi pour vous ?
Je suis surtout étonné que ans après même les jeunes connaissent ses chansons. Même si c’est par Matt Pokora... Je dis toujours qu’il a tué Claude une deuxième fois. Lorsqu’un gamin écoute Alexandrie Alexandra, il va vous dire «Ah oui, la chanson de Matt Pokora ! »... Quoi qu’il en soit, cette longévité est assez incroyable.
En , votre comédie musicale Belles Belles Belles y a contribué aussi malgré son arrêt prématuré.
Ouais... C’était plutôt bien. On a fait quand même deux mois à l’Olympia. Après, c’était cher de la faire partir en tournée comme prévu... Donc ça n’a pas été un énorme succès. Moi, je ne me voyais pas mettre un clone de Claude François sur scène. C’était peut-être là l’erreur... Après quand j’ai vu Cloclo ,le film, j’ai trouvé Jérémie Rénier formidable, mais personne n’aurait pu faire ça sur scène.
Avec Johnny, c’était rivalité et copinage”