Nice-Matin (Cannes)

légende née sur la Côte

Été  à Saint-Tropez : lorsque Cloclo s’appelait Kôkô

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L’été 1962 où il passa des fûts au micro lui inspira sa célèbre chanson Cette année-là. La scène se déroule à Saint-Tropez. Son nom d’artiste est alors Kôkô. Le chanteur quitte quelques mois Monaco pour intégrer Les Gamblers, le groupe d’Olivier Despax. Le grand brun aux yeux bleu-vert, figure montante de la scène des années soixante, décroche pour la saison un contrat au Papagayo et – accessoire­ment – une idylle avec Brigitte Bardot. Claude lui, s’en tient à lui apprendre le madison qui fait alors fureur et nouer une amitié avec Sacha Distel qui se promène au bras de BB. Laurence Despax vivra tout cela aux premières loges. Soeur du musicien né comme Claude en février 1939 mais trop tôt disparu à 35 ans, elle confie ses souvenirs dans sa coquette résidence tropézienn­e constellée de splendides toiles au style figuratif évolutif nées de ses rêveries musico-philosophi­ques.

Première partie de Sinatra

« Un jour, je vois débarquer ce garçon fluet pour répéter avec Olivier dans les couloirs de notre appartemen­t parisien. Il martelait son tumba avec un sens du rythme étonnant. L’été à Saint-Tropez sera triomphal et permettra à Claude de rencontrer Bardot venue voir mon frère sur les conseils d’Eddie Barclay. » Flairant le succès parisien, le roi du microsillo­n signera Les Gamblers avec, à la clé, un engagement au Caramel Club d’Alain Bernardin, futur créateur du Crazy Horse... Premières parties de Piaf et Sinatra suivront à l’Olympia. « Claude n’a eu de cesse d’observer Olivier, dont le physique faisait se pâmer les filles, pour s’améliorer. Il savait prendre les bonnes choses chez ceux qu’il côtoyait. D’où son nez refait, sa nouvelle coiffure, etc. », note Laurence qui fut mariée à Guy Magenta compositeu­r pour Piaf, Eddy Mitchell, France Gall, Sardou et... Claude François !

L’adieu à l’ami Olivier...

« C’était plus tard... Claude a quitté Olivier en très bons termes. Il était déjà une machine de guerre, voulait devenir le meilleur ! Mon frère privilégia­it sa carrière mais était plus rêveur. Et puis la maladie est arrivée...»,

égrène Laurence tout en feuilletan­t un grand album à couverture de cuir où sont collées toutes les coupures de presse de l’époque bénie. Fidèle, Claude François se rendra à ses obsèques en 1974. « Quand un ami vous quitte, quoi de plus normal que de venir lui dire adieu ? », confiera-t-il

à sa parolière Vline Buggy qui signa une chanson composée avec Laurence. «Claude a toujours été très gentil avec moi. J’avais composé cette chanson à la guitare folk. Adorableme­nt, Claude voulait l’adapter. J’ai prétexté que je ne voulais pas la co-signer et cette chanson n’a jamais vu le jour! », s’amuse-t-elle dans une ultime confidence raccord avec son inaltérabl­e joie de vivre.

 ??  ?? Été tropézien , Sacha Distel fait le boeuf avec le chanteur Olivier Despax (à droite) qui a dans son groupe, Les Gamblers, un gringalet percussion­niste surnommé Kôkô qui prend parfois le micro. Bientôt, la France entière l’adoptera sous pseudo...
Été tropézien , Sacha Distel fait le boeuf avec le chanteur Olivier Despax (à droite) qui a dans son groupe, Les Gamblers, un gringalet percussion­niste surnommé Kôkô qui prend parfois le micro. Bientôt, la France entière l’adoptera sous pseudo...

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