Le « Cloclo business » : un chiffre d’affaires à six zéros
Une comédie musicale sur Cloclo. Jusqu’ici personne ne s’y était risqué complètement. Belles Belles Belles (lire par ailleurs) n’était qu’une évocation qui s’est éteinte à l’Olympia, Hit Parade et ses piteux hologrammes, un fiasco. Voilà qui laissait le « chant libre » pour un homme, Olivier Essebag, producteur parisien aux idées persistantes.
Claude François Jr comme caution morale « Mon amitié avec Claude François Jr remonte à vingt ans. Nous nous sommes rencontrés par des amis communs lors d’un dîner à SaintTropez. Et cela fait des années que je lui dis « Pourquoi ne pas faire un spectacle sur tonpère?».Ilyaunanet demi, j’ai connu Nicolas Nebot, déjà derrière les adaptations françaises de Mamma Mia ou Bodyguard. Naturellement l’idée est revenue sur le tapis », sourit Olivier qui a fait ses armes dans la télé. Avec cette fois une oreille attentive, puisque le fils aîné se joint au générique comme co-producteur et caution morale de l’affaire qui devait prendre la forme d’un hommage en 2018. Avant d’être... reportée ! « La saison dernière a été tellement désastreuse pour les comédies musicales, très peu ont été viables économiquement, le projet a donc été décalé. Nous sommes en train de monter le financement pour un spectacle qui doit voir le jour à l’automne 2019 à Paris », envisage Olivier Essebag. Titre du projet : Cloclo. Comme le biopic avec Jérémie Rénier. « Il n’y a pas plus fort !», remarque le producteur parisien qui annonce Fin , Claude François Jr cédait la majorité de ses parts dans Jeune Musique SA, la société d’édition créée en par son père, au label Because allié à un groupe d’investisseurs. Une source de profits à long terme pour Michel Duval, chef de Because Editions. « Comme d’habitude est le Graal pour un éditeur ! Exemple : Hollywood projette un film sur Sinatra. On entendra donc forcément My Way. Et puis il y a les retombées de toutes les reprises à venir. Imaginez un jour Beyoncé reprendre Alexandrie Alexandra, etc. »
Plusieurs millions par an
L’oeuvre de Claude François, boostée par les reprises comme le disque de M. Pokora, la sortie de l’intégrale - chez Universal et My Way qui continue à faire le tour du monde, équivaut « un chiffre d’affaires à six zéros, soit plusieurs millions par an. Mais attention, ce n’est pas ce que j’encaisse !», souligne Claude François Jr. « une traversée de la carrière de Claude avec tous les moments clés. Personnels comme artistiques. De son enfance en Égypte jusqu’à son décès ».
Qui pour incarner Cloclo ? Qui donc aura les épaules pour endosser la panoplie démesurée du roi de Podium ? Quelle personnalité pourra se targuer d’être à la fois acteur, chanteur, danseur et aussi sosie ? Le fils aîné du chanteur garde malgré tout un oeil sur l’héritage et surveille le business autour de son père. Depuis avril , une boutique en ligne officielle (claudefrancois-boutique.fr) commercialise tout ce qu’un fan peut imaginer sur son idole. Montre, mugs, CD inédits, tee-shirts, porte-clefs, etc.
Boutique en pleine refonte
Actuellement en pleine refonte, elle devrait bénéficier d’un nouveau lustre« moins kitch» dans le mois annonce Claude François Jr. « Je suis en train de redéfinir une gamme avec des fabricants et des prestataires logistiques », précise Claude Jr. Il a avant tout voulu cette boutique pour répondre à une demande et préserver l’image de son père, en encadrant les produits dérivés pas toujours du meilleur goût qui fleurissaient sur le Web. Parmi les classiques, la silhouette Clo-Clo grandeur nature fait évidemment toujours recette. « Personne pour l’instant. Mais effectivement c’est ce qui fera la différence. Le casting concernera tous les pays francophones. L’énergie que dégagera cette personne sera primordiale car celle de Claude était légendaire. Ses qualités de chanteur, danseur et comédien seront également essentielles », dévoile pour finir le producteur qui promet un vrai groupe sur scène, tout play-back étant proscrit pour cette hagiographie musicale. « Claude était quelqu’un de pas facile. Personne n’était heureux autour de lui… ». Cette petite phrase de son ex, feu France Gall, en marge de son retour artistique avec la comédie musicale Résiste en 2015, n’est pas la seule à écorner la «légende»... Ces dernières semaines, les révélations sur son amour des «jeunes filles» et la prise de parole de sa fille cachée, Julie Bocquet, dans la presse et sur les plateaux, a ouvert la porte à d’autres histoires de paternités. Jusqu’à Stéphane, ce «fils caché» qui raconte comment sa mère aurait « rencontré Claude François sur une plage de Toulon alors qu’elle dansait le flamenco avec une bande de gitans. Avec ma mère, ça a duré deux heures. Une histoire intense mais vite terminée », déclarait-il à nos confrères du JDD en février dernier. Restent ces propos filmés par la RTBF en 1972, où Claude confie en toute naïveté son attirance pour les jeunes filles : « Je suis obsédé par les adolescentes. […] Je les aime jusqu’à 17-18 ans et après je commence à me méfier, parce qu’elles commencent à réfléchir…». Une autre époque mais une remarque aujourd’hui inaudible pour la vox populi. Après avoir assisté hier samedi à la messe-hommage à l’église d’Auteuil organisée par le fan-club de Mallemoisson, c’est de Lisbonne où il vit désormais que Claude François Jr revient sur les projets autour de son père et se souvient de sa jeunesse entre la région cannoise et Port-Grimaud.
Après le biopic, la comédie musicale relève du nouveau pari ?
Claude : L’expérience et le savoir-faire de Nicolas Nebot qui a une vraie sensibilité anglo-saxonne dans ce domaine et qui n’est pas du tout dans l’esbroufe, me rendent confiant.
Qui pour porter le costume de votre père ?
Nous avons eu une chance extraordinaire, voire providentielle, avec Jérémie Rénier au cinéma... Là, il va falloir piocher dans les bases de données de talents susceptibles de danser, chanter et jouer la comédie. Cela interviendra une fois l’écriture achevée.
Utile, l’émission de W en , À la recherche du nouveau Claude François ?
Pas vraiment. Cela dit l’un des enfants, Nicolas Mollet a fait depuis Oliver Twist, donc on n’est pas à l’abri du retour d’un des jeunes de la sélection pour postuler.
Pesant, le déballage actuel autour de votre père ?
C’est un truc très français ça de porter quelqu’un au pinacle puis de lui couper la tête. Là, il y a une entreprise de démolition. Tout ressort. S’il y a un déclencheur, c’est ce documentaire Le Dernier pharaon... Moi je suis transparent. Même le malaise simulé de Marseille apparaissait dans le film au cinéma... La vérité c’est qu’il était en surmenage et que les assurances ne voulaient plus le suivre, donc il a fait ça en fin de concert pour s’autoriser une pause tout en faisant un coup médiatique, je l’avoue...
Sur l’affaire de la fille cachée ?...
Il y a ce mot qui me rend hystérique : «pédophile» ! A l’époque on est en pleine période d’émancipation sexuelle. Le seuil de tolérance était différent. Ce qui ne rend bien sûr pas tout tolérable...
Gardez-vous la porte ouverte pour Julie Bocquet ?
Oui, nous aurons une discussion. Mais tout cela doit être mesuré, sinon je vais avoir dix «fils ou filles caché(e)s» derrière la porte !
Et Julien Lepers qui dit que Claude le «draguait» ?
Je ne l’entends pas autrement que comme un artiste qui courtise - mais pas sexuellement - un animateur pour qu’il passe ses disques sur les ondes... Je ne pense pas que mon père était disposé à coucher avec Julien Lepers pour ça ! (rires)
Un souvenir marquant de votre période sur la Côte d’Azur ?
La première fois que je suis monté sur scène avec mon père ! Je devais avoir huit ans. C’était au théâtre de Verdure à Nice, et avec mon frère nous ne nous y attendions pas du tout. Il nous a fait dire bonjour avec nos petites voix au micro. Nous vivions alors entre Théoule et Pégomas avec ma mère. Je suis resté jusqu’à l’âge de ans dans le sud. Nous avions même un appartement à Port-Grimaud au début des années où, jeunes, on a fait les coups ! (rires) ... Notre dossier du dimanche continue en pages suivantes ...