En Colombie, premières législatives depuis l’accord avec les Farc
Pour la première fois en plus d’un demisiècle de conflit armé, la Colombie renouvelle son Parlement aujourd’hui sans la menace des ex-rebelles Farc – dont certains sont candidats – et à la faveur d’un cessez-le-feu temporaire de l’ELN, dernière guérilla du pays. Les Farc sont désormais un parti. Avec l’accord de paix historique de 2016, la plus puissante guérilla d’Amérique a quitté la jungle pour l’arène politique. Et bien que des pourparlers engagés avec l’Armée de libération nationale (ELN) soient au point mort, cette rébellion, apparue aussi en 1964, a annoncé une trêve unilatérale pour ce scrutin. Le gouvernement du président Juan Manuel Santos tente d’obtenir avec cette guérilla un pacte similaire à celui avec les ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), devenues le parti de la Force alternative révolutionnaire commune (Farc, aussi).
Dix sièges garantis
Dans un pays où l’abstention avoisine les 60%, ces législatives sont déterminantes pour la paix et pour la survie de la gauche. Elles pourraient être l’antichambre du retour de la droite dure, qui agite le spectre de la crise vénézuélienne et du « castro-chavisme », en promettant de modifier l’accord de paix. L’ex-guérilla doit encore avouer ses crimes et dédommager ses victimes. L’accord de paix établit un système de justice spécial qui devrait être opérationnel cette année et garantit à la Farc dix des 280 sièges du prochain Parlement, cinq dans chaque chambre. Mais les ex-guérilleros doivent quand même se présenter aujourd’hui.