Ça vient de paraître
◗ « La présence étrusque dans le sud de la Gaule (VIIe-IIe av. J.-C.) », mardi 20 mars à 18 h, Villa Aurélienne, 85 Avenue du GénéralCallies. Gratuit. Rens. service archéologie et patrimoine de la ville de Fréjus. Tél. : 04. 94. 53. 82.47. Depuis quelques années, nombre de Français, qui ont des racines italiennes, se lancent dans des recherches généalogiques. Cependant à cause du nombre de provinces qui ont façonné l’histoire de l’Italie, la quête d’informations reste difficile et souvent frustrante. Aussi, lorsque Nathalie Vedovotto, ingénieure documentaliste au CNRS, s’est penchée sur la généalogie italienne, elle s’est heurtée à un imbroglio administratif. Dans son ouvrage, l’auteure nous explique où et comment il faut chercher pour « Retrouver ses ancêtres italiens ».
Pourquoi vous être intéressée à la généalogie italienne ? Je suis fille d’émigré italien, et je ne connaissais rien de ma famille paternelle, même pas le nom de mes arrièregrands-parents qui, à la fin du XIXe siècle, comme beaucoup d’Italiens ont émigré en masse à travers le monde. Beaucoup se sont localisé le long du littoral méditerranéen, dans les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-duRhône, ou la Corse. Mais aussi en Haute-Savoie, région qui a également rassemblé une forte concentration de main-d’oeuvre italienne. Aussi, il y a une quinzaine d’années, je me suis lancée sur la piste de mes ancêtres.
Quels ont été vos éléments de départ ? Je n’avais pas grand-chose, juste un nom de village et une région, la Vénétie. À partir de là, je suis partie en quête et je me suis aperçue que ce n’était pas aussi facile qu’en France. D’autant plus que lorsque j’ai débuté, en Italie, aucun registre d’état civil n’était encore informatisé. Et, si depuis , les « anciennes » provinces se sont fédérées pour numériser leurs données et que ça facilite les recherches, il n’est pas encore très aisé de remonter dans son arbre généalogique. En effet, les souvenirs et les quelques documents écrits restés
Pourquoi tant de difficultés ? En fait, l’état civil italien est très récent ! S’il existait quelques « livres publics » dans certaines villes depuis le XVe siècle, la création d’un état civil italien a été instituée par décret le novembre . Les dispositions vont être mises en place au fur et à mesure de l’intégration des provinces qui a mené à la création de l’État Italien entre et . De plus, tout au long de son histoire, le pays a connu un certain brassage de population. Et au vu des différents cultes, des vagues d’émigration, des expulsions, notamment des Juifs ou encore des naturalisations, la filiation reste difficile à cerner. Même si la mise en ligne de certaines données s’est accélérée depuis quelques années, il est souvent nécessaire d’écrire dans le lieu présumé d’origine ou mieux, de se déplacer.
Avez-vous réussi votre quête ? Et oui ! Il m’a fallu un an, mais une fois que j’ai été certaine de leur commune d’origine, j’ai retrouvé leur trace. En fait, les familles étaient en général du même village et, si elles étaient catholiques, on peut trouver des traces dans les archives diocésaines. Mais, craignant des recherches en héritage, les directeurs de diocèse sont plutôt frileux et ne les laissent pas consulter aisément. Fort de cette expérience, mon livre donne des clés et des pistes pour savoir comment mener ses recherches à travers l’Italie. D’ailleurs, la photo qui est au dos de mon livre est celle de mes grands-parents, une façon de leur rendre hommage. RECUEILLI PAR NELLY NUSSBAUM
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« Retrouver ses ancêtres italiens », éditions Archives et cultures. 12 euros.