Nice-Matin (Cannes)

Les régionaux ont animé l’étape

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Laurent Jalabert devra très certaineme­nt patienter au moins encore une année avant de trouver un successeur tricolore vainqueur de Paris-Nice. Vingt-et-un ans que ça dure déjà. Pourtant, comme l’année dernière, Julian Alaphilipp­e était tout proche de réaliser le gros coup. En 2017, il avait coincé à un peu plus de 10 km du sommet du col de la Couillole. Hier, le Montluçonn­ais a craqué à 2 kilomètres du but vers La Colmiane. Et pendant 4 bornes, après que Luis LeonSanche­z ait été décroché, il a été maillot jaune virtuel. Quelques minutes après ce revers, le jeune leader de 25 ans de la Quick Step était partagé entre la déception et le sentiment d’avoir grimpé encore un palier par rapport à l’an passé.

Vous avez touché ce maillot jaune de près pendant longtemps. Quel est le sentiment qui prédomine ?

Je n’ai rien touché du tout. J’ai donné le maximum, je savais que ça allait être une étape très difficile, avec le profil et la météo. Ce n’est pas mon truc quand il fait vraiment froid comme ça. L’an dernier, j’ai perdu le maillot jaune sur l’étape la plus difficile (dans la montée de La Couillole où il avait terminé e à ’’’ de Richie Porte). Aujourd’hui, c’était un peu le même scénario, avec une longue ascension. J’ai mieux résisté que l’année dernière, c’est le point positif qu’il faut retenir. Je me sentais bien, mais à la « On est habitué à cette dernière étape, mais le profil a été un peu modifié pour favoriser l’attaque. Ça promet une étape folle, plutôt pour un puncheur. Il n’y aura pas de répit entre la côte de Peille et l’arrivée. Le col d’Eze a été un peu escamoté, mais on le montera par le côté où il y a les plus gros pourcentag­es (depuis le village). Ce seront cinq minutes très dures, puis la décision se fera ensuite dans le col des  chemins, où ça va casser de partout. Il n’y aura quasiment pas de descente, ce qui favorisait d’habitude le regroupeme­nt et la récupérati­on. Avec ce fin j’étais pris de crampes, j’ai fait à moitié une fringale, je n’arrivais plus à pédaler. J’ai vraiment explosé bien comme il faut et j’étais juste content de rallier l’arrivée. J’ai dépassé la douleur pour finir comme j’ai pu.

Quel va être l’objectif pour la dernière étape ?

Donner le maximum. Je suis e au général, donc j’espère confirmer mon “top ” de l’an passé par un “top ” cette année. Ce serait déjà une bonne chose et pourquoi pas remporter l’étape. Il faut rester motivé. Ça reste une belle semaine pour l’équipe et pour moi. Je ne profil, Contador aurait certaineme­nt remporté la dernière édition de Paris Nice . En tout cas, tout est fait pour garder le maximum de suspense jusqu’au bout ».

(*) Le coureur installé à Saint-Jeannet vit un 12e Paris - Nice dans l’équipe FortuneoSa­msic aux côtés de Warren Barguil. suis pas déçu de ma défaillanc­e aujourd’hui. J’ai donné le maximum, je suis à ma place.

Quand Leon-Sanchez décroche, vous vous dites que le maillot est pour vous ?

Je me dis surtout que j’ai mal et que ça n’est pas pour rien. Y’en avait plein qui avaient mal aussi. Ça s’est vraiment joué avec les costauds. Il ne m’a pas manqué grand-chose. J’ai “pété” à  bornes de l’arrivée. Mais ce sont deux kilomètres qui m’ont paru interminab­les.

Vous sentiez que la fin serait difficile ou la défaillanc­e est arrivée soudaineme­nt ?

Dans une ascension de  km, je savais que ça allait être difficile. On a pris le froid et la pluie dans la tronche toute l’étape, c’était vraiment une journée de costaud. Lâcher prise à  km du sommet, je peux être déçu parce que le maillot jaune était tout proche, mais je suis à ma place.

Pensez-vous qu’il vous a manqué un ou deux équipiers dans le final ?

Avec des si... Ce n’était pas mes coéquipier­s qui me manquaient dans le final mais mes jambes. Il y a eu deux kilomètres de trop. Mes coéquipier­s ont fait un grand travail toute la semaine et aujourd’hui (hier) ils étaient encore autour de moi. Ce sont simplement les plus forts qui finissent devant et je ne suis pas très loin.  km à l’avant vendredi et la même chose hier pour AmaëlMoina­rd,quia encore réussi à prendre la bonne échappée. Malheureus­ement, le SaintJeann­ois a été repris dans le pied du col de La Colmiane. « Avec la météo et le parcours, j’étais super motivé pour refaire une journée à l’avant. C’était un groupe très fort mais aussi avec des mecs placés au général. Donc on ne se faisait aucune illusion. Mais je me suis battu jusqu’au bout car maintenant que j’ai quartier libre dans une équipe d’attaquants, je reprends énormément de plaisir même si le résultat n’est pas là à la fin ». Nicolas Roche a vécu une journée similaire à celle de son copain d’entraîneme­nt. L’Irlandais formé sur la Côte d’Azur a été le dernier coureur à pouvoir accompagne­r Tony Gallopin. « C’était une bonne journée à l’avant, en plus j’avais beaucoup d’amis dans l’échappée. J’avais vraiment envie d’être dans le coup, même si je savais qu’il n’y avait que très peu de chances que ça aille au bout, car les leaders aiment bien gagner les étapes reines. C’était important d’essayer. Je n’avais pas la condition pour me battre derrière ». Après avoir animé quasiment toute la journée, les deux Azuréens ont fini comme ils ont pu à ’’’ (Roche) et ’’’ (Moinard) de Yates. Mais derrière, un autre Azuréen a continué à jouer avec les meilleurs jusqu’à ce que les leaders s’attaquent. Le Roqueforto­is Mikaël Cherel a finalement pris la e place de l’étape (e Français) à ’’’ de Yates. « Je connaissai­s bien les routes, c’était à mon avantage parce que les descentes étaient périlleuse­s. On a fait une jolie course, avec Tony (Gallopin) devant, et Alexis (Vuillermoz, e de l’étape), on s’est bien battu. Personnell­ement, c’était une dernière montée de  minutes, un effort qui me convenait bien, je suis satisfait de ma journée », glissait le coureur d’AGR, qui espère bien jouer les animateurs aujourd’hui. Pour l’Antibois Rudy Molard, la journée d’hier a été bien plus difficile que celle glorieuse de vendredi. La faute à des bronches douloureus­es. « J’ai tenté de m’accrocher le plus longtemps possible dans l’ascension. Mais j’ai pris froid et j’avais du mal à respirer. Je savais qu’une montée de  minutes était trop longue pour moi, et je ne me voyais de toute façon pas être capable de lutter jusqu’à l’arrivée mais j’ai donné mon maximum ». e de l’étape, Molard recule au e rang au général.

 ?? Mikaël Cherel, le visage maculé de boue hier à l’arrivée. (Photo R.L.) ?? Il a manqué deux kilomètres à Julian Alaphilipp­e hier pour endosser le maillot jaune. (Photo ASO/Alex Broadway)
Mikaël Cherel, le visage maculé de boue hier à l’arrivée. (Photo R.L.) Il a manqué deux kilomètres à Julian Alaphilipp­e hier pour endosser le maillot jaune. (Photo ASO/Alex Broadway)
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